Darling LÉGITIMUS
(1907 – 1999)
Sommaire
- Son enfance
- Ses début au bal Blomet
- Sa carrière d’artiste
- La famille LEGITIMUS
- Une artiste engagée
- La consécration
- Source
Son enfance
Darling LÉGITIMUS, de son vrai nom Marie Berthilde PARUTA dite Mathilde est née au Carbet, en Martinique le 21 novembre 1907. Elle est la dernière d’une fratrie de 5 enfants. Sa mère Marie Occuline PARUTA, couturière, décèdera peu de temps après sa naissance.
Orpheline très jeune, elle sera élevée par sa tante à Caracas, au Venezuela.
En 1923, âgé de 16 ans Mathilde se lance à la conquête de Paris. A cette période, il n’y a quasiment pas d’artistes noirs.
Ses début au bal Blomet
En 1925, elle croise la route du célèbre affichiste Paul COLIN.
Grâce à lui, Mathilde intègre la célèbre « Revue Nègre » située à la rue Blomet et devient l’une des danseuses de Joséphine BAKER. Elle y rencontre d’autres personnalités noires telles que Sidney BECHET et Sidney POITIERS.
Elle progresse dans le monde du spectacle et commence à se faire remarquer. Elle prend alors le nom de scène de Miss Darling.
Elle inspire le grand peintre Pablo PICASSO et pose pour lui en tant que modèle. Elle posera aussi pour le grand sculpteur Paul BELMONDO, père du comédien Jean-Paul BELMONDO.
Durant les années 1930, Mathilde est auteur, compositeur et interprète de chansons antillaises de biguine et de mazurka. Elle enregistre et se produit aussi au Bal Blomet aux côtés des musiciens connus de l’époque tel que Sosso Pé-En-Kin et son orchestre.
Sa carrière d’artiste
En 1933, Darling LÉGITIMUS obtient son premier rôle au cinéma dans le film « Bouboule 1er roi nègre » de Léon MATHOT, au côté de son fils Théo. A cette époque, les personnages de femmes noires sont très rares et ses apparitions seront pour la plupart des seconds rôles.
De 1933 à 1972, elle fait tout de même des apparitions dans les films de grands metteurs en scène, tels que « les perles de la couronne » de Sacha GUITRY en 1937, « le salaire de la peur » d’Henri-Georges CLUZOT en 1951, avec Charles VANEL et Yves MONTAND, « les sorcières de Salem » en 1957, au côté de Simone SIGNORET, « le feu follet » de Louis MALLE ou encore « le cri du cormoran le soir » de Michel AUDIARD et aux cotés de pointures telles que Robert ENRICO, Jean Claude BRIALY, Bernardo BERTOLUCCI.
Elle côtoie aussi des comédiens tels Arletty, Fernandel, Marlon BRANDO, Pierre BRASSEUR ou encore Coluche….
A la télévision, on peut voir Darling LÉGITIMUS dans des productions telles que « la case de l’oncle Tom » adaptée par Jean-Christophe AVERTY, dans « le dernier tango à Paris » ainsi que dans le film « les perles de la couronne » coréalisé par Sacha Guitry et Christian -JAQUE.
En 1954, elle commence une carrière dans le monde du théâtre.
Elle interprètera plusieurs rôles aux côtés de scénaristes renommés tels que Raymond ROULEAU pour « les Sorcières de Salem », du metteur en scène Arthur MILLER ou encore « les nègres » de Jean GENET ainsi que pour « la tragédie du roi Christophe » d’Aimé CÉSAIRE et bien d’autres encore …
La même année, elle participe à la création de la troupe « Les Griots », première compagnie théâtrale entièrement noire.
En 1963, elle rencontre le journaliste Victor-Etienne LÉGITIMUS, fils du député Hégésippe LÉGITIMUS, maire de Pointe-à-Pitre.
La famille LEGITIMUS
Le couple aura 4 enfants qui baigneront tous dans le milieu artistique. Marcelle, Théo acteur et musicien de jazz, Gésip producteur de télévision et cofondateur de Radio France Outre-mer, Gustave et Clément.
Darling LÉGITIMUS est aussi la grand-mère de David, chanteur interprète, de Samuel et Pascal LÉGITIMUS.
Mathilde qui était connu sous le nom de Miss Darling, prend le nom de son époux et devient Darling LÉGITIMUS.
Une artiste engagée
En 1975, avec Benjamin Jules ROSETTE, elle fonde le premier théâtre noir de France.
Les comédiens, metteurs en scène, musiciens et artistes noirs vivant à paris n’ont pas de lieu dédié pour s’exprimer et pour présenter leurs créations.
Cet espace culturel a pour vocation de donner à chacun le rôle qu’il mérite afin de pas s’enfermer dans des clichés prédéfinis.
Le théâtre noir sera un lieu culturel dédié à l’identité culturelle de l’homme noir.
En 1983, Darling LÉGITIMUS fait sa dernière apparition dans le remarquable film d’Euzhan PALCY, « La Rue Cases-Nègres » tiré du roman éponyme de Joseph ZOBEL.
Elle y interprète le rôle d’une grand-mère, Man Tine, dans un village antillais des années 1930.
Le film rencontrera un énorme succès et comptera plus 1 million d’entrées au box-office.
Ca sera malheureusement sa dernière apparition au cinema.
La consécration
Pour ce film, elle connaitra la consécration et obtiendra à l’âge de 76 ans, le prix Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise.
En 1998, Darling LÉGITIMUS reçoit la distinction de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’honneur.
Elle décèdera quelques mois, plus tard, le 7 décembre 1999 au Kremlin-Bicêtre à l’âge de 92. Ses cendres reposent au Colombarium du Père Lachaise.
Il est dommage que le public ait pris connaissance tardivement de son immense talent. Malgré tout, elle reste dans la mémoire de chacun de nous.
Source
https://video-streaming.orange.fr/tv/destins-darling-legitimus-la-bien-aimee-CNT000001pUnt5.html
http://africultures.com/personnes/?no=22621
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