Louis-Auguste CYPARIS
(1874 – 1929)
Qui est CYPARIS ?
Louis-Auguste CYPARIS dit Ludger CYLBARIS est né à la Martinique le 1er juin 1874.
CYPARIS que l’on surnomme Sanson travaille au Prêcheur, tantôt marin, tantôt cultivateur.
Un jour, il se dispute avec l’un de ses amis et le blesse d’un coup de coutelas. Arrêté, on le condamne pour un mois de cachot.
Alors qu’il a presque terminé de purger sa peine, on le conduit en ville pour y effectuer quelques corvées pénitentiaires.
Sur place, CYPARIS apprend alors qu’il y a une fête au Prêcheur. Il s’échappe pour y danser toute la nuit.
Le lendemain, il revient à la prison pour se constituer prisonnier et terminer sa peine. Il lui restait alors très peu de jours à purger.
En représailles à sa petite escapade, il est alors condamné le 6 mai à huit jours supplémentaires de cachot soit 2 jours avant l’éruption qui détruira Saint-Pierre.
Voici son témoignage:
Il était 8 heures, j’avais faim, on n’était pas encore venu m’apporter ma ration du jour ; tout à coup j’ai entendu un bruit formidable tout le monde criait au secours, je brûle, je meure…
Au bout de cinq minutes, plus personne ne criait, excepté moi. Une fumée se précipita avec violence par la petite fenêtre de ma porte. Cette fumée brûlait tellement, que pendant un quart d’heure je sautais à droite, à gauche, en l’air, tout partout pour l’éviter.
Après un quart d’heure, c’était un silence affreux. J’écoutais, criant de venir me sauver, personne ne m’a répondu.
Silence total …
Le pauvre homme passe ainsi quatre jours et trois nuits dans son cachot, sans manger. Il arrive cependant à boire un peu d’eau de pluie qui suinte à travers son grillage.
Le dimanche 11 mai dans l’après-midi, trois hommes du Morne-Rouge, Léon DANGLIS, Georges HILAIRE et Maurice VIRDÉ, passant dans ces parages entendent ses plaintes.
Ils arrivent à délivrer le prisonnier et le conduisent à l’hôpital du Morne-Rouge où il sera soigné pour de nombreuses brûlures sur tout le corps.
Comble de malchance, durant son séjour à l’hôpital Louis-Auguste CYPARIS subit le passage de la seconde nuée ardente ; celle du 30 Août qui fera des milliers de victimes au Morne-Rouge.
Le récit qui vient d’être relaté a été taxé par quelques-uns d’invraisemblable et l’on a prétendu que CYPARIS n’était qu’un pillard, brûlé postérieurement au 8 mai en fouillant les maisons incendiées.
Le Président de la Cour d’Appel de la Martinique dû certifier que Louis-Auguste CYPARIS était réellement en prison la veille soit le 7 mai.
D’autre part, la prison se trouvait dans le quartier du Centre, tout près et au Nord du Théâtre et adossée au morne Abel ; elle a été détruite le 8 mai, mais le cachot est resté et est encore debout.
Gracié, Louis CYPARIS sera engagé quelque temps plus tard par le cirque Barnum aux États-Unis où il exhibera ses brûlures. On le présente faussement comme le seul rescapé de la catastrophe, sous le slogan
Le seul objet vivant qui survécut dans la cité silencieuse de la mort !
Louis-Auguste CYPARIS meurt en 1929 à Panama, dans le plus grand dénuement, totalement oublié.
Très bel article
Merci beaucoup