Le procès Mahaudière
Au cours de l’année 1840, un procès a marqué l’histoire de la Guadeloupe.
Les faits
Voici les faits, je vous les raconte :
L’histoire se passe à la veille de l’abolition de l’esclavage.
Jean-Baptiste Douillard Mahaudière, propriétaire de l’habitation du même est arrêté sur dénonciation.
Il est accusé d’avoir séquestré et torturé son esclave Lucile.
Mais qui est lucile ?
Lucile est une mulâtresse âgée d’environ 40 ans en 1840. Elle est esclave sur l’habitation La Mahaudière propriété de Jean-Baptiste Douillard Mahaudière, à Anse Bertrand.
Ce dernier a empoisonné sa femme, déclarée officiellement morte de la dysenterie. Or Lucile l’a surpris…
Pour se débarrasser d’elle et pour éviter qu’elle ne parle, son maitre l’accuse d’avoir eu recours au magnétisme pour décimer son bétail (273 têtes de bétails selon ses dires).
Elle sera séquestrée durant 22 mois, soit presque 2 ans dans un cachot sans lumière, les pieds et mains enchaînés avec une ration infime de nourriture. D’ailleurs elle serait morte d’inanition sans le soutien de proches.
Un procès a donc lieu à l’encontre de Jean-Baptiste Douillard Mahaudière. Victor Schoelcher en personne fait le déplacement pour assister au procès.
Soutenu par beaucoup d’autres propriétaires de la commune et de Guadeloupe, Jean-Baptiste Douillard Mahaudière est finalement acquitté.
D’autres procès similaires sont intentés en 1841 contre des maîtres jugés pour incarcérations abusives et mauvais traitements envers leurs esclaves.
A la libération de son maitre, Lucile fut vendue à un autre propriétaire …
Avant de devenir une importante sucrerie, la propriété disposait, vers 1770, d’une vaste cotonnerie et de cases d’esclaves. Le propriétaire agrandit ensuite l’habitation et commence à produire du sucre jusqu’à la Révolution. En 1828, 147 esclaves travaillent sur l’habitation, qui s’étendait sur 145 hectares.
Sources
http://data.decalog.net/enap1/Liens/Gazette/ENAP_GAZETTE_TRIBUNAUX_18410215.pdf
file:///C:/Users/fr230941/Downloads/Pr%C3%A9cis_de_l’affaire_Douillard-Mahaudi%C3%A8re_adress%C3%A9_[…]Jollivet_Adolphe_bpt6k5786650q.pdf
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