– Bonjour c’est le facteur, j’ai un colis à remettre à Alice.
– Alice ? Vous avez dû vous tromper d’adresse car je ne connais pas cette personne.
Entretemps la préposée s’annonce..
– Jeannette un colis est arrivé, mais c’est au nom d’Alice.
– Oui le colis est bien pour moi.
Dernièrement lors d’un voyage avec une amie qui rencontrait des difficultés avec la douane. L’agent ne comprenait pourquoi elle portait un prénom masculin ….
Combien de fois avons-nous été confrontés à une telle situation ?
Nous pensons connaitre quelqu’un sous un prénom et nous nous rendons compte qu’en fait c’est un surnom et non pas son véritable prénom le jour d’un évènement tel que son mariage ou lors des avis d’obsèques. Le prénom indiqué officiellement n’est pas le prénom connu dans la vie quotidienne.
«Non savann» ou «soudnon » , surnom de tous les jours, cela est pratique courante aux Antilles.
Très vite vous vous apercevez que les noms usuels sont remplacés par des petits noms de tous les jours ou noms de savane, comme on dit.
La plus grande fantaisie préside dans l’attribution et les circonstances de ce surnom.
Cela peut être dû à une caractéristique physique, une infirmité, des manières particulières.
Cela peut aussi venir d’un trait de caractère ou d’une anecdote ou concours de circonstance ; il n’y a pas de tabou. On vous donne un surnom, sur l’instant et il en sera ainsi toute votre vie.
Hélène dite Lélène (surnom en relation directe avec une chanson célèbre).
- Emmanuel dit Mano
- Aubin Honorine dite louise
- Charles dit Charlot
- Isambert dit Bébère
- Marie Ange dite Mayo
- Guy dit Ti poisson
- Louis Olympe dit Loulou
- Rémise Suzette dit Zèto
- Eugénie dite Niflo
- Georges dit Joby
Le surnom peut aussi provenir du nom de l’époux.
Ernestine dite Man Robè
- Cidalise dite Cida ou Man Da
Mais parfois le surnom n’a rien à voir avec le nom usuel.
- Félix dit Sinaï
- Jude dit Choukoun
Apparentée à la famille LEZIN en Martinique, j’ai longtemps recherché la trace de mon grand-père maternel. On m’avait dit qu’il se prénommait Eugène.
Je n’arrivais pas à retrouver de documents le concernant. Et pour cause !!
Bien des années plus tard, c’est lors du décès de sa sœur que j’ai appris qu’il se prénommait civilement Emile, sa sœur elle se prénommait Emilia.
Selon nos anciens, le fait de connaitre le prénom de baptême pouvait empêcher de donner prise à une action néfaste et à l’apparition d’actions négatives sur la personne. De ce fait on utilisait volontiers un nom d’emprunt appelé « non savann » ou « soudnon ».
On prenait aussi souvent le saint du jour figurant sur le calendrier sans se soucier qu’il soit masculin ou féminin. De ce fait il fallait par la suite trouver un surnom de substitution.
Aujourd’hui si le phénomène tend à disparaitre on constate une nouvelle tendance qui consiste à prendre ou donner un pseudo.
Influencés par les Anglos saxons et les Etats-Unis, beaucoup de jeunes prennent eux-mêmes des pseudos. Il en va de même pour nos artistes.
Alors que les surnoms sont donnés par les autres, l’originalité et la richesse de notre langue créole donne des résultats surmenants d’originalité.
Exemple de cette personne qui était entré dans une conversation sans y être invité, on l’a appelé « Fasil »!!
Et vous ? Quel est votre surnom ?
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