JOSEPH IGNACE
(1769-1802)
Joseph Ignace est l’une des grandes figures de la résistance guadeloupéenne à l’oppression coloniale et à l’esclavage. Soldat républicain et farouche défenseur de la liberté, il s’est illustré par son courage exceptionnel lors des événements de mai 1802, lorsqu’il s’opposa au rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte.
Un homme du peuple et de l’armée
Né en Guadeloupe vers 1769, Joseph Ignace est un ancien esclave charpentier.
Affranchi, il s’engage très tôt dans les idéaux de la Révolution française et rejoint « les neg’mawons ». Lorsque Victor Hugues vient proclamer l’abolition en 1794, IGNACE, rejoint ses troupes et devient capitaine dans les troupes locales.
La résistance contre Bonaparte
En 1794, la Convention abolit l’esclavage dans les colonies françaises. Mais en 1802, Napoléon Bonaparte décide de le rétablir.
La Guadeloupe est alors le théâtre d’une insurrection menée par Louis Delgrès, Joseph Ignace, et d’autres combattants républicains. Refusant de redevenir esclaves, ils choisissent la résistance armée.
Le 10 mai 1802, Joseph Ignace mène une attaque audacieuse contre les troupes françaises à Basse-Terre.
Face à l’ennemi supérieur en nombre, il combat avec bravoure, infligeant des pertes importantes. Mais bientôt acculé, plutôt que de se rendre, il se donne la mort avec une arme à feu pour échapper à l’humiliation de la capture.
Un symbole du sacrifice pour la liberté
La mort de Joseph Ignace a marqué les esprits. Elle incarne un acte ultime de résistance, un refus absolu de la servitude. Son geste rejoint celui de Louis Delgrès, qui se fera exploser avec ses hommes quelques jours plus tard, dans un cri mémorable : « Vivre libre ou mourir ! »
Mémoire et reconnaissance
Aujourd’hui, Joseph Ignace est honoré comme héros de la liberté. Des rues et établissements portent son nom en Guadeloupe. Le 27 mai, jour commémoratif de l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe, son nom est souvent évoqué aux côtés de ceux de Delgrès, Solitude ou Massoteau.
Son sacrifice est un pilier de la mémoire antillaise et un exemple de dignité humaine face à l’oppression.
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