Le CRASH de Deshaies
22 juin 1962
Sommaire
Les faits
Le 22 juin 1962, à 04 h 30, le Boeing 707 de la compagnie Air France s’écrase sur les Hauteurs de Caféière non loin de la commune de Deshaies, en Guadeloupe.
A son bord 103 passagers et 10 membres d’équipages, soit 113 personnes, dont plusieurs têtes émergentes de l’époque.
L’avion aurait dû atterrir à l’aéroport du Raizet vers 15 h 30. Il n’y aura aucun survivant.
Alors qu’il est sur le point d’atterrir après un survol de l’aéroport, l’appareil disparaît des écrans radar. Le pilote indique à la tour de contrôle qu’il a des problèmes avec le train d’atterrissage qui ne veut pas s’ouvrir.
Au bout de quelques minutes, l’avion disparaît complètement des écrans radars. Un pilote chevronné de la tour de contrôle part alors à sa recherche. En survolant la commune de Deshaies, il découvre avec horreur la carcasse fumante de l’avion gisant en contrebas.
L’avion a semble-t-il heurté le Morne Dos d’Âne.
Accident ou attentat ?
Mais que s’est il passé au juste cette nuit-là ?
Les explications officielles de l’époque statuent sur une avarie du système de radioguidage due aux mauvaises conditions climatiques.
Or, des pécheurs auraient déclaré avoir vu l’appareil exploser en vol.
La thèse de l’attentat n’a jamais pu être démontrée, mais elle suscite encore aujourd’hui bien des interrogations….
Cela s’explique d’autant plus que, parmi les passagers se trouvaient des personnalités politiques réfractaires à la politique coloniale, en l’occurrence Albert BÉVILLE dit Paul Niger, écrivain administrateur et militant politique interdit de territoire mais qui a finalement réussi à s’embarquer et Justin CATAYÉE, député de Guyane qui rentrait précipitamment après la terrible répression d’une manifestation.
Il y a aussi, Jorge Gaitán DURAN, un écrivain colombien.
Il semblerait aussi qu’Aimé CESAIRE ait été pressenti pour voyager sur ce vol à destination de la Guadeloupe.
Si la thèse de l’attentat n’a pu être démontrée, celle de l’accident a laissé planer de nombreux doutes.
Le vol
L’avion n’affichait que 963 heures de vol et avait fait l’objet d’une inspection la semaine précédente.
Il décolle de l’aéroport d’Orly à minuit, heure locale et fait une escale à Lisbonne pour prendre quelques passagers.
Après une seconde escale aux Açores, l’avion se dirige vers la Guadeloupe, où il arrive de nuit vers 4 h du matin. Le temps est orageux avec des éclairs, de la pluie et des vents de 30 à 40 nœuds.
L’avion fait une première approche vers la piste mais il rencontre des problèmes avec son train d’atterrissage.
Il survole la piste et opère alors un demi-tour sur la gauche, selon la procédure d’approche interrompue. L’équipage s’annonce à la verticale de la balise NDB à 5.000 pieds, puis la communication avec la tour de contrôle est subitement perdue.
Quelques minutes plus tard, l’avion heurte le Morne du Dos d’Âne, à environ 420 mètres d’altitude, dans une zone boisée à 23 kilomètres de l’aéroport.
Les dix membres d’équipage et les 103 passagers, principalement français et sud-américains, sont tués sur le coup mais il n’y aura aucune victime au sol.
Sabotage, accident ou attentat ???
Si la thèse de l’attentat n’a pu être démontrée, celle de l’accident voire du sabotage, du fait des personnalités politiques présentes à bord, ont laissé planer de nombreux doutes.
A l’époque Justin CATAYÉE député, vient en Guadeloupe pour participer à un défilé de protestation contre l’établissement de la Légion étrangère en Guyane et revient d’une vive altercation avec Chaban-Delmas à l’Assemblée Nationale. Il pressentait des menaces de mort autour de lui.
De son côté Albert BÉVILLE autonomiste, interdit de territoire, avait enfreint les règles et se retrouve d’un coup d’un seul autorisé à voyager.
Deux autres personnalités se voient aussi refuser le droit d’embarquer.
Des pêcheurs affirment avoir vu l’avion exploser en plein vol, ce qui est bizarre pour un problème de train d’atterrissage.
Sur le site de Caféière, des stèles commémoratives rappelant la catastrophe ont été érigées, en mémoire des victimes. La première est dédiée à Justin CATAYÉE, la seconde dédiée à Albert BÉVILLE fut érigée pour le cinquantenaire de l’événement.
En novembre 2016 la Commission présidée par Benjamin STORA invalide l’hypothèse de l’attentat au profit d’une négligence de l’équipage et de la compagnie nationale. Cependant, il subsiste encore des zones d’ombres non élucidées.
Classée Secret-Défense, le dernier rapport des Dossiers Généraux sera consultable fin 2022.
Il nous livrera peut-être d’autres secrets ….
Sources
France-Antilles
Faits divers aux Antilles
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