Constantin VERDEROSA
(1889 – 1970)
Constantin VERDEROSA est né le 8 octobre 1889 à Cayenne, en Guyane. Son père, d’origine italienne, est tailleur. Sa mère est alsacienne. Il est issu d’une fratrie de 6 enfants.
Après avoir terminé ses études au Collège de Cayenne, où il obtint son Brevet d’Enseignement Primaire, vers 1913, il sera nommé enseignant dans les écoles de Montsinéry et de Corossony.
En 1925, à sa propre demande, il est nommé directeur de l’école des garçons de Sinnamary. Il occupera ce poste jusqu’en 1945.
C’est d’ailleurs durant son séjour à Corossony, de 1916 à 1922, qu’il prend conscience des difficultés de déplacement des agriculteurs pour pouvoir acheminer leurs produits vers Sinnamary.
Unique conducteur sur la commune, il décide alors de lancer un service de transport routier, avec son propre véhicule. Aidé de son fils Roland, maire de la commune, en 1933, il construit un radeau pouvant supporter le poids d’un véhicule afin de pouvoir traverser le fleuve. Cette opération est un véritable succès. Elle sera parachevée par la construction des ponts de Counamama, en 1942, et celui d’Iracoubou, en 1945. Cette initiative sera à l’origine du désenclavement de la commune Iracoubo.
L’entreprise VERDEROSA, se développera par la suite sur Kourou et à Cayenne, grâce à la mise en place de bacs de Kourou à destination de Guatemala et de Macouria à destination de Larivot.
En 1946, Constantin quitte la Guyane pour la Guadeloupe où il devient comptable au centre hospitalier de Pointe-à-Pitre.
Durant cette période il se fait remarquer pour ses talents de musicien.
Clarinettiste émérite, il joue dans l’ORFEON de Saint-Claude avec des musiciens Guadeloupéens et remporte par là même en 1957, le Premier prix de la Scène Créole.
Il retourne en Guyane en 1957, et devient secrétaire de mairie à Sinnamary. A maintes reprises, il prêtera forte à son fils Roland qui est maire de cette commune. Il participe entre autre à la gestion de l’électrification des communes de Kourou et de Sinnamary. Il occupera cette fonction jusqu’en 1969.
Sur le plan littéraire, Constantin VERDEROSA est l’auteur de nombreuses œuvres. Entre 1928 et 1950, le dramaturge a écrit onze pièces de théâtre rédigées entièrement ou partiellement en créole. A l’instar d’Alfred PAREPOU, auteur du premier roman en créole, VERDEROSA retranscrit une langue orale qui n’a pas encore de codification écrite.
Aucune référence n’est faite sur le bagne, ni sur l’affaire Jean GALMOT, ou encore sur l’orpaillage qui sont pourtant des séquences marquantes du processus historique guyanais de l’époque, pas davantage de regard critique à l’égard de l’administration coloniale.
L’originalité de Constantin VERDEROSA réside dans la mise en forme, en pleine période assimilationniste, d’une écriture voulant rester neutre, sur ces scènes de vie quotidiennes de la culture guyanaise de l’époque.
Le seul récit publié de son vivant, « Les chaînes du passé » (1952), évoque, quant à lui, la période esclavagiste. Il y prône le métissage entre maîtres et esclaves et de son abolition progressive, avec ses conséquences sociales, économiques et psychologiques . Ecrit à l’âge de 15 ans, le manuscrit sera publié en 1961.
Très apprécié de tous, Constantin VERDEROSA meurt à Sinnamary en 1970. Il était âgé de 81 ans.
Une rue à Sinnamary porte aujourd’hui son nom.
La famille VERDEROSA, reste l’une des familles les plus connues de la Guyane, et plus précisément de Sinnamary où elle réside depuis le début du siècle. Elle habite la rue qui porte son nom, une marque d’honneur et de reconnaissance pour cette famille a qui contribué plus que tout autre à la mise en place des structures administratives, sanitaire et éducatives de l’agglomération.
Le fils de Constantin, Roland, fut élu maire de la commune de Sinnamary en 1941, à l’âge de 26 ans, devenant ainsi l’un des plus jeune maire de France. Il restera à ce poste durant 35, dont 19 ans en tant que Conseiller Général.
Sources
Constantin Verderosa
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