Charles FRÉBAULT
(1813 – 1888)
Charles Victor FRÉBAULT est né le 1er février 1813 à Limon dans la Nièvre.
Son père Jean-Marie FRÉBAULT, âgé de 28 ans, adjoint au maire de Limon et sa mère née Jacquette PÉRIGORD, sont domiciliés à la propriété “Aux Perrines” à Limon.
Après des études secondaires, le jeune homme choisit la carrière militaire. Il entre à 20 ans à l’École Polytechnique puis poursuit sa formation à l’École d’application de Metz en 1835, qu’il quitte deux ans plus tard avec le grade de Lieutenant dans l’artillerie de marine.
Charles FRÉBAULT connaît un avancement rapide dans l’artillerie justifié par sa conduite sur les champs de bataille et ses travaux de perfectionnement de l’armement.
En 1837, il part pour le Mexique où il se distingue à la prise du Fort de Saint Jean d’Ulúa en faisant sauter le magasin à poudre, amenant la reddition de la place. Cet exploit lui vaut la Croix de la Légion d’Honneur.
Capitaine en 1840, il passa deux ans à la Guadeloupe, dont il devait plus tard devenir le Gouverneur.
Attaché ensuite à la direction de Brest, chef de bataillon en 1848, il fut envoyé comme directeur à l’Ecole de pyrotechnie de Toulon.
Quand la guerre d’Orient éclate, il accompagne l’Amiral PARSEVAL-DESCHÊNES dans la Baltique et prend une part active à l’attaque de Bomarsund. Suite à son engagement, à la fin de la campagne, il reçoit le brevet de Lieutenant-Colonel (22 septembre 1854).
L’année suivante, sa conduite à l’attaque de Sweaborg lui vaut une proposition pour l’avancement. En 1856, il est nommé Colonel et est promu Officier de la Légion d’honneur.
De retour en France, il est nommé adjoint à l’inspection générale de la marine puis se voit confié, pendant deux ans, la direction de la Fonderie de Nevers.
De 1859 à 1864, il assure la fonction de Gouverneur de la Guadeloupe et s’attache à l’amélioration du port de Pointe-à-Pitre. Durant 5 ans, il mènera différentes actions pour réorganiser le budget en instaurant un droit sur les spiritueux qui rapportera plus d’un million. Il entreprend surtout de grands travaux d’aménagement dans le port de Pointe-à-Pitre qui seront à l’origine du développement industriel et économique de la ville.
C’est sous son administration que la liberté du commerce et de la navigation est accordée aux colonies.
Son action marquera l’île à tel point que son nom sera donné, de son vivant, à l’une des rues principales de Pointe-à-Pitre. Un peu plus tard en 1892, un buste à son effigie sera également érigé en son honneur sur la place de la Victoire.
Au cours de son séjour, il est promu Commandeur de la Légion d’honneur.
A son retour en France, il se voit confier la direction de l’artillerie au ministère de la Marine. Il reçoit alors les trois étoiles de général de division.
Dans l’exercice de cette fonction, il est victime d’un accident en assistant à des manœuvres d’artillerie. Il a le tympan transpercé mais s’en tire à bon compte puisqu’un officier, le colonel DELSAUX, président de la commission, est tué et il y aura plusieurs blessés.
En 1870, pendant le siège de Paris, le général commande l’artillerie de la 2ème armée, celle de la rive droite, sous les ordres du Général DUCROT. Il se distingua à la bataille de Champigny.
Cet officier supérieur qui a servi avec dévouement et courage la Monarchie de Juillet, la Deuxième République, le Second Empire et le début de la Troisième République et a fait preuve de ses compétences techniques, éprouve des sentiments républicains.
Candidat aux élections du 8 février 1871, il est élu représentant de la Seine à l’Assemblée Nationale. Il siège à la Gauche républicaine. Ses principaux votes témoignent d’un républicanisme affirmé.
En 1876, une commission porte son nom : la commission FRÉBAULT. Ses membres doivent enquêter et réfléchir sur le recrutement des armées coloniales. Dans son rapport, Charles FRÉBAULT propose de créer des unités indigènes. Cette même année, en mai, il préside la première commission mixte formée de sénateurs, de députés et d’officiers supérieurs de la Marine.
Ses votes, au Sénat, se confondent avec ceux des républicains anticléricaux. Il vote :
- Pour l’article 7 de la loi d’enseignement supérieur que la majorité du Sénat a
pourtant bloqué ; - Pour la loi du divorce en 1884 ;
- Pour les lois constitutionnelles ;
- Pour le retour du Parlement à Paris ;
- Contre la dissolution de la Chambre en 1877 ;
- Contre l’abrogation des lois d’exil.
En 1878, un décret spécifique maintient Charles Frébault en activité en tant que Général.
Suite aux incidents survenu durant la séance du Sénat du 15 juillet 1886, le Général Boulanger, alors ministre de la guerre, provoqué en duel par le baron de Lareinty, confia au Général Frébault, assisté du Général Lecointe, le soin d’en régler les conditions. Le duel se déroulera sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer .
En 1887, il refuse la fonction de questeur du Sénat pour raison de santé.
Charles FRÉBAULT meurt à Paris le 6 février 1888, à l’âge de 75 ans. Il laisse le souvenir d’un excellent officier et d’un homme de sciences.
La rue la plus commerçante et la plus animée de la ville de Pointe-à-Pitre porte actuellement son nom. 1ère rue bitumée, c’est la rue la plus ancienne et la plus longue de la ville.
Le morne FRÉBAULT, l’un des sommets du parc national de la Guadeloupe est également dénommé en son honneur.
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