Written by Chantal CHARLES-ALFRED

Chantal Charles-Alfred, est originaire du Morne-Rouge en Martinique. Depuis sa plus tendre enfance, elle a été baignée lors des rencontres familiales par des anecdotes diverses sur les différents membres de la famille. Sa passion pour la généalogie est un héritage de son grand-père qui connut une vie remplie d’histoire et d’anecdotes.

10 janvier 2022

Commune d’origine des Arawaks, Sainte-Marie doit son nom à son Fort construit près de la Trinité érigé en l’honneur de la Vierge Marie et en référence au prénom de Marie du PARQUET, femme du premier gouverneur de l’île.

Le Fort donne son nom à la paroisse de Sainte-Marie en 1658.

Le début de la colonisation française est marqué dans cette commune, par l’arrivée du Général Jacques du PARQUET, Gouverneur de la colonie qui fit appeler les Frères Prêcheurs ou Dominicains. Ces hommes d’église étaient envoyés officiellement dans des colonies pour assurer les offices, s’occuper des malades, assurer une formation religieuse et transmettre la civilisation européenne.

Au début, les Caraïbes entretiennent de bonnes relations avec les colons et les aident à s’insérer dans ce nouveau milieu. Ils leur enseignent l’art de la vannerie, la pêche aux nasses et à l’épervier, la poterie, l’exploitation du manioc et la culture de la patate.

En 1657, les colons français tentent d’exterminer les Caraïbes, plusieurs chefs Caraïbes sont arrêtés. La population chassée se réfugie alors sur la côte atlantique appelée Cabesterre.

Le 3 janvier 1658, le Gouverneur du PARQUET meurt à Saint-Pierre et sa femme Marie prend la direction de la colonie. Elle déclare la guerre aux Caraïbes pour les chasser de l’île.
Les derniers Caraïbes s’enfuient au Sud-est de l’île, en terrain neutre, en 1660, puis vers la Dominique et Saint-Vincent.

Après le départ des Caraïbes une agglomération se forme près de la Trinité autour d’un fortin sous le nom de Fort Sainte-Marie, en l’honneur de la Sainte Vierge Marie.

Dépendante de La Trinité, la paroisse de Sainte-Marie proprement dite sera établie quelques temps plus tard face à l’ilet.

En 1659, le Fonds Saint-Jacques est offert en concession aux religieux Dominicains par Mme du PARQUET en remerciement des services rendus aux combattants par le père Boulogne. Ils y construisent une chapelle. Cette vaste propriété sera baptisée Fonds Saint-Jacques en mémoire du gouverneur Jacques du PARQUET et du surnom de jacobins que l’on donnait familièrement aux fils de Saint Dominique. Bénéficiant de nouvelles donations, l’établissement se développe rapidement. On y plante de la canne à sucre.

En 1664, un colon du nom de PIQUET de la CALLE cultiva sur son habitation, des muriers de la région. Il fit de la soie dont il envoya des écheveaux à COLBERT.

Mais les qualités spirituelle s’accordement mal avec le sens des affaires et quand le père Labat successeur du père TEMPLE arrive en 1894 le couvent est en piteux état.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

C’est là qu’il améliora le procédé de fabrication du sucre et inventa un alambic en cuivre qui perfectionna les techniques de distillation selon une méthode cognaçaise. Il fit ainsi de l’habitation Fond-Saint-Jacques, le centre industriel le plus avancé de l’île.

De monastère cette habitation deviendra l’habitation la plus célèbre des Antilles et sera un exemple pour l’ensemble sucreries des Antilles. Elle favorisera grandement le peuplement dans la région et l’’essor de Sainte-Marie sera étroitement lié à l’augmentation de sa population favorisée par d’autres concessions de terrains destinés à l’agriculture.

Après le départ du père LABAT l’habitation continue de progresser et connaît son apogée vers les années 1730-1740, période pendant laquelle l’île entière connaît une prospérité sans précédent.

Vers 1668, une donation de M LAQUAND permet d’édifier pour la paroisse, une église. Le clocher est séparé de l’église pour limiter les conséquences d’effondrement en cas de cyclones.  Devenue trop petite, un nouvel édifice de style baroque est construit entre 1874 et 1891 sur les plans de l’architecte Blin.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

En 1680, La paroisse de Sainte Marie devient indépendante.

En 1700, la paroisse compte 1.066 habitants dont 824 esclaves qui travaillent dans 11 sucreries.

En 1741, la paroisse passe à 2.918 habitants dont 2.508 esclaves travaillant dans 20 sucreries.

 

Entre 1744 et 1782 la Martinique sous une occupation anglaise voit ralentir son activité économique.

En 1789, c’est la Révolution française suivie de rapports conflictuels entre l’Eglise et l’Etat.

En 1793, les biens du clergé sont confisqués mais Saint-Jacques reste malgré tout aux mains des religieux. Administrée pour le compte de la colonie, la propriété subira différentes affectations et sera tour à tour, un établissement de redressement, un centre d’immigrants hindous, un pénitencier et enfin une école rurale.

En décembre 1833, Sainte-Marie est concernée par l’affaire de Grande Anse du Lorrain. Suite à une altercation opposant un homme de couleur à un blanc, une révolte d’esclaves secoue le Nord de l’île. Jean-Baptiste AGRICOLE esclave affranchi, considéré comme un chef de file de cette révolte est condamné aux travaux forcés.

En 1836, la population de Sainte-Marie recense 4.854 individus et présente la structure générale de la population martiniquaise de l’époque c’est-à-dire une majorité d’esclaves, soit 80% de la population totale. Cependant, ce sont les blancs, minoritaires, qui dominent l’économie.

Par décret du 12 juin 1837, Sainte-Marie devient une commune. Elle compte 5.143 habitants. Le premier maire, est Jacques François Lalanne-Dufonds.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

En mai 1848, contrairement aux communes de Saint-Pierre et du Prêcheur, Sainte-Marie ne prend pas part aux événements amenant à l’abolition de l’esclavage.

Après l’abolition de l’esclavage, la situation des Noirs reste très précaire. En 1852, les luttes sociales se multiplient dans les hameaux de la ville, Bezaudin, Pérou, Morne-des-Esses, etc..

En 1855, à l’instar de bien d’autres villes, Sainte-Marie accueille une grande partie de la population engagée venant des Indes. Le Fonds  Saint Jacques devient un centre d’hébergement.

En 1857, le bourg est en partie détruit par un incendie puis ravagé par deux cyclones l’un en 1891 et l’autre en 1903.

Après l’abolition de l’esclavage, Sainte-Marie n’échappe pas à la querelle opposant les partisans de BISSETTE, libres de couleur, à ceux de SCHOELCHER, pro-abolitionnistes.

De nombreuses révoltent ont lieu au cours desquelles, la propriété du Comte de BEZAUDIN fut partagée par les anciens colons entre esclaves et nègres marrons.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

Sainte-Marie région boisée dans ses hauteurs a été une zone active propice au marronnage.

En 1900, les ouvriers agricoles des habitations de Saint-Jacques, Pain-de-Sucre et Charpentier se révoltent. Ils refusent de travailler pour demander une hausse de salaire. Cette révolte fit boule de neige  dans les communes avoisinantes pour s’étendre à l’autre bout de l’île. Ce qui était au départ une revendication très localisée de hausse des salaires s’étendit ensuite aux raffineries de sucre le long de la côte, et lorsque la production de sucre fut paralysée, le gouverneur, alarmé, envoya la milice coloniale. Le 8 février, environ 400 travailleurs se rassemblèrent à la raffinerie près du François pour exprimer leur mécontentement. Ils furent reçus par un détachement militaire; Les soldats ouvrirent le feu et tuèrent huit ouvriers agricoles.

Au cours de cette période trouble, un homme domine la scène politique : Joseph LAGROSILLIERE.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

Le 31 octobre 1901 à l’invitation de la municipalité samaritaine, Joseph LAGROSILLERE prononce au Morne-des-Esses un brillant discours qui débouchera sur la création du premier syndicat agricole.

Joseph LAGROSILLERE sera Conseiller Général et Maire de Sainte-Marie de 1910 à 1937. Par la suite il sera élu député de la 3 ème circonscription de la Martinique de 1910 à 1924 et de 1932 à 1940. En 1945, candidat aux élections municipales de Fort-de-France, il sera battu par un certain Aimé CESAIRE.

Durant la Première Guerre mondiale,Sainte-Marie a payé un lourd tribu humain. 71 samaritains ont perdu la vie. Un monument aux morts a été érigé sous l’édilité de Joseph Lagrosillière en leur honneur.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

Après toutes ces périodes d’agitation sociale, Sainte-Marie retrouve le calme pendant quelques temps.

Le 10 novembre 1946, Emmanuel VERY est élu député socialiste du Nord-Atlantique et en 1955, il devient le premier magistrat de la commune.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

Après la Départementalisation, il y a un déclin de l’économie sucrière de Sainte Marie avec la fermeture de nombreuses usines de Martinique.

Le maire actuel de la commune est Bruno Nestor AZEROT.

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

Sainte-Marie demeure aussi le berceau de la danse et de la musique traditionnelle.

 

PERSONNALITES LIEES A SAINTE-MARIE

                Edouard GLISSANT Romancier, poète et essayiste

    • Facebook
    • Twitter
    • Gmail
    • LinkedIn

CAMILLE PETIT ancien maire de Sainte-Marie et député

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

 

         RAOUL GRIVALLIERS (TI RAOUL) & TI EMILE chantres du bèlè

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

                       

               Jenny HIPPOCRATE Présidente de l’APIPD
                       lutte contre la drépanocytose
 

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

XERCES LOUIS  premier footballeur martiniquais
à avoir joué en équipe de France

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

                     Christiane VALLEJO auteur et interprète 

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn

 

Michel NICOLE Entrepreneur

  • Facebook
  • Twitter
  • Gmail
  • LinkedIn
§/

Sources

Le patrimoine des communes de la Guadeloupe,

Histoire des communes Antilles Guyane

https://www.saintemarie-martinique.fr

https://www.assemblee-nationale.fr

http://beliasaintemarie.com

 

 

Voir l’article

Vous pourriez aussi aimer…

ARISTIDE MAUGEE

ARISTIDE MAUGEE

ARISTIDE MAUGEE (1914 - 1967) Sa jeunesse Aristide MAUGEE est né le 31 août 1914 dans la commune du Gros-Morne en...

LA BAIGNOIRE DE JOSEPHINE

LA BAIGNOIRE DE JOSEPHINE

LA BAIGNOIRE DE JOSEPHINE   Lorsque vous vous rendez en Martinique, sachez qu’il y existe un lieu incontournable à...

Euzhan PALCY

Euzhan PALCY

Euzhan PALCY    (1958) Une femme d'honneur       Son parcours Benjamine d’une famille de 6 enfants, Euzhan Palcy est...

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Share This

Partagez sur :

Partagez cet article avec vos amis!