Maurice Clerc
(1921 – 2008)
Maurice Clerc fait partie de ces figures discrètes mais essentielles qui ont marqué l’histoire industrielle de la Martinique.
Son parcours est marqué par une créativité sans bornes et un esprit entrepreneurial remarquable.
🏠 Son enfance
Maurice Clerc, est né le 23 mars 1921 en Martinique.
Issu d’une fratrie de cinq enfants, Maurice grandit à Saint-Pierre. Son père, Clairville Clerc, originaire de Sainte-Lucie est ingénieur agronome.
Il a fait une découverte majeure en trouvant comment faire fleurir l’ananas deux fois par an.
Orphelin de mère dès l’âge de cinq ans, Maurice sera élevé par son père et ses trois sœurs aînées.
🎓 Les études et la Seconde Guerre mondiale
Maurice commence ses études à l’École Violet à Paris, une institution prestigieuse.
Cependant, la Seconde Guerre mondiale éclate et il rentre en Martinique, où il est mobilisé. Il devient chauffeur du commandant des forces armées françaises.
Durant cette période difficile (An tan Robè), il observe son père utiliser ses compétences pour créer du beurre, du fromage, et d’autres produits pour subvenir aux besoins de sa famille et de son entourage.
Cela marque le jeune Maurice, qui voit dans l’industrie et la production une opportunité de faire face aux difficultés.
🛠️ L’épopée industrielle : De la création à l’entrepreneuriat
Après la guerre, Maurice reprend ses études de tourneur sur métaux au bassin de Radoub. C’est au cours de cette période qu’il découvre sa passion pour la création.
Il commence par produire de la confiture et se lance également dans l’ébénisterie, une activité qui l’amène à meubler plusieurs gendarmeries.
🚧 Les travaux publics et les grands projets
Son aventure industrielle prend un tournant décisif lorsqu’il se lance dans les travaux publics.
Son entreprise, qui deviendra la Société d’Entreprise Martiniquaise (SEM), réalise de nombreux ouvrages d’envergure en Martinique, notamment :
- La piscine olympique du Carbet en 1961, toujours le seul bassin olympique de Martinique.
- Le terrain de l’autoroute,
- le stade de Saint-Pierre,
- le sanatorium du Carbet,
- et l’hôpital de Trinité.
À la tête d’une équipe de 300 personnes, Maurice réalise des chantiers considérés comme difficiles à terminer. Il construira de nombreux bâtiments de la première zone industrielle du pays, dont notamment celle de la Lézarde.
💼 Les sociétés de construction
À la fin des années 60, Maurice Clerc se lie d’amitié avec l’industriel Yves Parfait patron d’une société internationale de matériels de travaux publics.
Avec l’aide de ce dernier, il surmonte notamment des obstacles techniques pour réussir le terrain de l’autoroute en faisant entrer des scrapers, de puissants bulldozers importés des États-Unis.
Maurice s’associe avec Yves Parfait et quelques amis pour créer les sociétés SOCOMI puis Autos GM.
Plus tard, à la fin des années 80, le projet d’un grand centre commercial voit le jour au Lamentin ; Ça sera le début de la Galléria sur le site d’une ancienne usine.
💧 Les débuts de Chanflor : une vision innovante
En 1974, Maurice Clerc s’intéresse à l’exploitation des ressources en eau de son domaine situé au Morne-Rouge.
Il rencontre le professeur Ninard, spécialiste des ressources en eau qui identifie deux sources pures pures sur le domaine familial de Champflore, au Morne-Rouge.
L’une d’elles possède des qualités proches de celles des grandes marques nationales d’eau minérale.
Malgré un budget limité, Maurice décide donc de se lancer dans l’aventure de l’embouteillage d’eau,
À cette époque, l’eau embouteillée est encore rare en Martinique.
La majorité des foyers consomme l’eau du robinet, parfois trouble ou chlorée. L’idée de valoriser une eau de montagne, filtrée naturellement par les roches volcaniques et captée dans un environnement vierge, est novatrice.
Il transforme l’écurie de son domaine en une usine d’embouteillage et loue une extrudeuse pour fabriquer des bouteilles en plastique.
C’est ainsi qu’en janvier 1976, la Société Martiniquaise des Eaux de Source (Somes) est créée. Il baptise son eau Chanflor en référence au quartier.
📈 L’essor de l’entreprise
En 1981, son fils aîné, Bertrand, qui rentre de ses études aux États-Unis, prend progressivement les rênes de l’entreprise. Il la modernise et devient l’un des premiers commerciaux de la société, vendant les cartons d’eau dans toute la Martinique.
Son frère cadet, Alain, dirige une unité de fabrication de béton prêt à l’emploi. La fille de Bertrand, Nathalie Clerc, intègre peu à peu la structure familiale.
Maurice Clerc, quant à lui, continue de rester une figure de bienveillance et de générosité au sein de l’entreprise.
Selon son fils Bertrand, il était « généreux et très convivial ». Il a toujours pris le temps de se consacrer à sa famille, à ses amis, et à la nature.
💚 L’héritage de Maurice Clerc
Décédé en 2008 à l’âge de 87 ans, Maurice Clerc laisse derrière lui un héritage industriel marquant.
Non seulement il fondé une entreprise prospère dans un secteur concurrentiel, mais il a aussi su développer la Martinique avec des projets ambitieux.
En plus de son travail acharné, son esprit de famille et son amour pour la nature restent des valeurs fondamentales de son parcours.
Maurice Clerc, un homme de vision, est devenu un pionnier qui a profondément marqué l’économie martiniquaise.
🎥 Vidéo officielle : « CHANFLOR : notre origine »
La chaîne YouTube officielle de Chanflor propose une vidéo intitulée « CHANFLOR : notre origine » qui présente l’histoire et les valeurs de la marque.
Vous pouvez la visionner ici :YouTube
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