Origine de la commune
A l’origine, Pointe-Noire s’appelait le « Quartier des Plaines de Pointe-Noire » ou « le Caillou », du nom du sieur CAILLOU, l’un des premiers habitants du lieu. La rivière qui traverse le centre bourg porte d’ailleurs encore ce nom.
Le nom actuel de la commune est dû à la présence dans la mer d’une chaîne de roches granitiques volcaniques d’un noir bleuâtre qui recouvrent la pointe située au nord du bourg.
Située sur la côte sous le vent,La commune fait d’abord partie d’un vaste territoire appelée paroisse du Grand Cul-de-Sac qui inclut également les communes actuelles de Deshaies, Sainte-Rose, Lamentin et Baie-Mahault.
Pointe-Noire devient une paroisse à part entière le 1er avril 1730 et prendra pour nom le Caillou. Saint-Jean, Marigot, les Plaines deviendront, avec les autres, des sections. L’église, centre du quartier, est construite, la milice est autonome, et la défense du bourg est confiée à une petite batterie simple montée de deux canons. »
Le commerce de Pointe-Noire y est florissant. Les flibustiers de la Martinique se ravitaillent auprès des petits colons, qui en tirent revenus, avec leurs produits de chasses, tourterelles, ramiers perroquets etc…. En 1743, la paroisse comptait 150 maisons, 600 blancs, 1.200 noirs et une centaine d’indiens caraïbes.
L’histoire de Pointe-Noire comporte un certain nombre d’épisodes qui illustre le fort tempérament de ses habitants. Les pointe-noiriens ont la réputation de « ne pas faire comme les autres » . On pourrait jusqu’à dire qu’ils vont dans le sens contraire du« vent de l’histoire » :
- L’insurrection, en 1715, d’un petit groupe de planteurs contre l’impôt « octroi par tête de noir » institué par le roi ;
- La bataille que livra en 1747 le Capitaine de milice GUYONNEAU avec 60 hommes pour porter aide à un brigantin poursuivi par une frégate anglaise ;
- L’installation, le 16 décembre 1794, d’un tribunal révolutionnaire à l’époque de Victor Hugues. Le même jour, il condamne la mulâtresse URSULE à trois mois de détention, pour ne pas avoir respecté la cocarde tricolore. Elle sera exposée pendant un mois, deux heures le matin, deux heures le soir, avec un écriteau portant la mention «femme dégradée du nom de la citoyenneté française ».
- Une dame de 79 ans, madame LALBINQUE, est accusée d’avoir voulu émigrer. Transportée dans un hamac, jusque sur le parvis de l’église, elle fut fusillée à même le sol ;
- Le passage en 1802 du Capitaine IGNACE, fuyant Pointe-à-Pitre pour rejoindre DELGRES : une masse de noirs, conduite par IGNACE, venant de Petit-Canal, du Lamentin et de Sainte-Rose, partait rejoindre Delgrès, qui combattait RICHEPANCE, venu rétablir l’esclavage. Un historien de la commune déclare à cette occasion que leurs pas ont marqué d’une manière soutenue et indéniable les rues de Pointe-Noire ». Une rue de la commune porte d’ailleurs le nom d’IGNACE.
Une autre anecdote, qui remonte à l’époque de la deuxième guerre mondiale, est assez savoureuse.
Le gouverneur SORIN, aux ordres de Vichy, imposait en Guadeloupe, la loi du maréchal Pétain. Il y avait, dans la commune, un homme prénommé Brun PRADEL, quarante-cinq ans travaillant à la municipalité, homme sévère et sérieux.
Un jour, le gouverneur SORIN, traversant Pointe-Noire à cheval, se retrouva nez-à-nez avec Brun PRADEL qui lui refusa le passage du gué.
Malgré son insistance pour vouloir passer, rien à faire !! Le gouverneur se retrouva à l’eau ! L‘histoire ne dit pas si Brun PRADEL a été condamné ou pas.
Les monuments
L’Eglise de Pointe-Noire Notre-Dame de l’Assomption fut construite en 1853 et agrandie en 1976. A ce jour, elle a gardé son ancienne façade avec son fronton néo-classique souligné par un chaînage en pierre volcanique. Un petit clocher carré surmonte la sacristie. A côté de l’église, à l’entrée du cimetière se tient un caveau particulier, la cave des prêtres. C’est un édifice en forme de temple romain, contenant les ossements des prêtres et religieux de la commune.
Façade de l’église Notre-Dame de l’Assomption.
Tout au long du XIXe siècle, Pointe-Noire vécut une longue période de déclin accrue et connu de nombreuses catastrophes. Catastrophes naturelles, tremblement de terre en 1843, épidémie de choléra en 1865, cyclones de 1865 et 1928, puis en 1914, un terrible incendie qui détruisit une centaine de maisons, rue de la République, le feu s’étant déclaré dans un lolo.
Mais la commune tient aussi sa renommée pour être la ville du bois. Berceau du travail du bois, les meilleurs ébénistes de l’île sont pour la plupart originaires de Pointe-Noire. La réputation des scieurs de long, des charpentiers et menuisiers n’est plus à faire car ils ont un savoir-faire unique établi depuis plusieurs générations. Cela perdure encore aujourd’hui.
A l’instar des autres communes de la Guadeloupe, Pointe-Noire a payé un lourd tribu humain durant la 1ère guerre mondiale Le monument aux morts en témoigne. Le monument représente un soldat debout l’arme au pied, portant fièrement le drapeau. Une plaque en marbre porte gravés les noms des 55 Pointe-Noiriens morts pour la France.
Le Monument aux Morts de Pointe-Noire
Pointe-Noire accède au statut de commune en 1837. Le premier maire est le sieur AUBIN, commandant de quartier.
La première mairie de Pointe-Noire est construite en 1933, sur la place de la Liberté, sous la mandature de Saint-Cyr PAGESY. Cette mairie sera détruite par un violent cyclone en 1928. Elle sera reconstruite par l’architecte Ali TUR et est inscrite aux monuments historiques depuis 1992.
La Mairie de Pointe-Noire
Le maire actuel de la commune est Camille, Philippe ELISABETH.
Les sections
Les sections principales sont :
– Acomat – Bellevue
– Baille-Argent, – Morphy
– Mahaut – Beausoleil,
– Bellevue, – les Plaines
– l’Espérance, – Thomy
– Trou-Caverne – Gommiers
– Plage des Caraïbes
Les habitants de Pointe-Noire sont réputés pour leur fort tempérament.
Les personnalités
Les personnalités liées à la commune de Pointe-Noire sont :
Marcel ESDRAS député de la Guadeloupe, Président du Conseil Régional et Maire de Pointe-Noire.
Boris CARENE coureur cycliste
Claudien REBUS, « Pwofésè R Majuscule », Auteur, compositeur,Animateur, Artiste fervent défenseur de la langue créole
Georges PLONQUITTE : Auteur, compositeur et interprète, membre du groupe Typical Combo.
Ladine MARTHELUS , historien
Christian JEAN-CHARLES, ancien Maire de Pointe-Noire
Philogène ASTASIE, artiste
Léone BERTIMON, championne de lancer de poids
Yoann RUFFINE, coureur cycliste
Félix DESPLAN, Sénateur et ancien Maire de Pointe-Noire
Yannick CABRION, Artiste
Hugues PAGESY, écrivain
Les sources
Histoire des communes Antilles Guyane T.4
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