Written by Chantal CHARLES-ALFRED

Chantal Charles-Alfred, est originaire du Morne-Rouge en Martinique. Depuis sa plus tendre enfance, elle a été baignée lors des rencontres familiales par des anecdotes diverses sur les différents membres de la famille. Sa passion pour la généalogie est un héritage de son grand-père qui connut une vie remplie d’histoire et d’anecdotes.

27 novembre 2020

Sonny RUPAIRE
(1940 – 1991)

 

Biographie

Sonny Rupaire, Sony Émile Ernest Rupaire, est un poète militant né à Pointe-à-Pitre le 7 novembre 1940.

Son enfance est marquée très tôt par le décès de sa mère. Sonny est alors âgé de 7 ans.

Fils d’une famille d’enseignants, il effectue ses études secondaires d’abord au Lycée de Pointe-à-Pitre en 1953, puis intègre l’École Normale en 1959.

Le poète

Déjà à cette période, il se prête volontiers à la composition de poèmes sur son univers scolaire. C’est ainsi qu’en 1955, il participe aux jeux Floraux qui récompensent les meilleurs poètes de l’archipel guadeloupéen.

Entre 1957 et 1966, il obtiendra plusieurs prix, dont celui de la palme d’or martiniquaise en 1960. Il écrit en français et note que la bibliothèque du lycée ne contient aucun livre d’auteurs antillais.

Il se fait surtout connaître du public par son poème «Les Dameurs», écrit en 1957. Dans ce poème, il dénonce la cruauté de l’esclavage et réclame avec une certaine virulence des comptes au colonisateur.

Diplômé de l’Ecole Normale, en 1961, il devient instituteur dans la commune de Saint-Claude en Guadeloupe.

 Rebelle insoumis

Appelé sous les drapeaux pour combattre la répression algérienne, il refuse de faire la guerre d’Algérie dans le camp des forces coloniales françaises, et quitte la Guadeloupe pour soutenir l’A.L.N. (l’Armée de Libération Nationale) en Algérie.

Il sera d’ailleurs condamné en 1963 par le Tribunal de Bordeaux pour insoumission en temps de paix.

Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, Sonny Rupaire reste dans le pays et exerce le métier d’enseignant à Douera, près d’Alger.  Il participe à la mise sur pied d’une politique de l’éducation algérienne

Suite à l’épisode sanglant des émeutes du mois de mai 1967 à Pointe-à-Pitre, où de nombreux Guadeloupéens trouvent la mort, abattus par les forces de l’ordre, Sonny Rupaire décide de rentrer en Guadeloupe et d’écrire en créole.

 Le militant

Vers la fin de l’année 1967, il part vers Cuba où il va représenter l’A.G.E.G. (Association Générale des Étudiants Guadeloupéens) auprès de l’O.C.L.A.E. (Organisation Continentale Latino-Américaine des Étudiants) de 1968 à 1969.

Après avoir longtemps composé en français, à partir de 1968, il décide de s’exprimer essentiellement en créole car selon lui c’est la seule langue que comprend « les ouvriers et les agriculteurs ». C’est ainsi qu’il compose une vingtaine de poèmes ainsi qu’une pièce en 3 actes « lan nuit’a on som’ambil » (la nuit d’un somnambule).

 Retour au pays natal

En 1969, il rentre clandestinement en Guadeloupe, sous le pseudonyme de « Kanmarad Max ». Il restera dans la clandestinité jusqu’à son amnistie par le gouvernement français en 1971.

En 1971, il participe à la création de l’U.T.A.G (Union des Travailleurs Agricoles de Guadeloupe), premier Syndicat Guadeloupéen non rattaché à une centrale française.

La même année, son recueil de poèmes bilingue, « cette igname brisée qu’est ma terre natale », ou « Gran parade ti kou-baton » paraît pour la première fois.

Le recueil sera réédité en créole en 1973 et en 1982 (Gran parad ti kou-baton krey porèm an kréyol gwadloupéyen).

En 1973, Rupaire est réintégré dans l’éducation nationale.

De 1973 à 1991, il participe à la création de l’U.G.T.G (Union Générale des Travailleurs Guadeloupéens), du S.G.E.G. (Syndicat Général de l’Éducation en Guadeloupe), ainsi que de l’U.P.L.G. (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe) fondée en 1978, dont il sera par ailleurs l’un des premier porte-parole.

Il devient également l’un des rédacteurs du journal de l’U.P.L.G « Lendépandans ».

Sonny Rupaire décède à Trois-Rivières le 25 février 1991, à l’âge de 51 ans.

 La reconnaissance

Sonny Rupaire est aujourd’hui considéré comme un des pères de la poésie en langue créole mais également comme un poète de référence en Guadeloupe.

En 1994, le prix Sonny Rupaire est créé. Accompagné d’un trophée, Masque en métal, créé par l’artiste René Louise il récompense avant tout une oeuvre en créole.

En 2013, le lycée de la commune de Sainte-Rose en Guadeloupe est rebaptisé Lycée Sonny Rupaire, en hommage au poète.

Sources :

http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/loisirs/sortir/qui-etait-sonny-rupaire-241315.php

http://www.cases-rebelles.org/neg-move-sije-se-nou-en-memoire-de-sonny-rupaire/

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