RENE TORIBIO
(1912-1990)
Son parcours
René Toribio est né au Lamentin en Guadeloupe, le 10 décembre 1912. Très bon élève depuis les études primaires, après l’obtention de son brevet supérieur, ses parents l’orientent vers le métier d’instituteur.
Après avoir réussi le difficile concours d’entrée, il intègre l’Ecole normale d’instituteurs de l’Île et devient maître d’école puis directeur d’école au Lamentin.
Après la guerre, durant laquelle il se signale par des actes de Résistance, René Toribio s’engage en politique.
Il est élu maire du Lamentin dès 1945 et conserve ce mandat jusqu’en 1971.
Elu Conseiller Général du Lamentin en 1945, il occupe les fonctions de premier Vice-président de l’Assemblée Départementale de 1947 à 1949 puis accède à la présidence en novembre 1953.
Cette première présidence reste assez fictive car le préfet Brunel invalide cette élection, ce qui provoque la dissolution du Conseil général par un décret pris en Conseil des ministres le 24 décembre 1953.
Le Gouvernement sanctionne ainsi un Conseil général jugé trop frondeur car gagné par les idées autonomistes.
L’arrivée d’un nouveau préfet plus modéré en février 1954 permet le retour progressif au calme et de nouvelles élections cantonales ont lieu fin octobre 1954.
René Toribio est de nouveau élu et exerce une présidence du Conseil général bien réelle cette fois-ci en 1955 et 1956. Il reste Conseiller Général du même canton jusqu’en 1967.
De sensibilité socialiste, comme beaucoup d’instituteurs antillais formés dans l’entre-deux-guerres, il rejoint la SFIO en 1949.
Militant actif et convaincu, il grimpe vite dans la hiérarchie du parti dont il sera secrétaire fédéral jusqu’en 1958. Il écrit régulièrement des articles dans Le Populaire de la Guadeloupe, l’organe de la fédération départementale de la SFIO et sera sévèrement critiqué dans la presse adverse (L’étincelle, proche du Parti communiste guadeloupéen).
Candidat malheureux aux législatives de novembre 1958 sous l’étiquette socialiste dans la deuxième circonscription de Guadeloupe, René Toribio se présente aux élections sénatoriales dans le même département en avril 1959 sur la liste de « Gauche d’union démocratique et républicaine pour la défense des intérêts de la Guadeloupe ». Il occupera cette fonction jusqu’au 1er octobre 1968.
Son expérience à la mairie de Lamentin, sa bonne connaissance du personnel politique local et sa légitimité militante lui assurent le succès au second tour. Inscrit au groupe socialiste du Sénat, il occupe dès octobre 1960 les fonctions de secrétaire de la Haute assemblée.
Membre de la Commission des Affaires Economiques et du plan à partir d’octobre 1959, René Toribio n’est pas très présent dans l’hémicycle car les fréquents séjours en Guadeloupe l’empêchent de participer activement aux débats parlementaires.
Comme attendu, le sénateur antillais suit prioritairement les dossiers portant sur l’Outre-mer. Il prend systématiquement part aux discussions du projet de loi de finances lorsque celles-ci concernent l’administration ultra-marine.
En 1960, il intervient sur le projet de loi de programme pour les DOM et en 1961 et propose des amendements sur le texte de loi visant à améliorer les conditions de l’exploitation agricole et l’accès à la propriété rurale en Outre-mer.
En octobre 1965, René Toribio rejoint la Commission des Affaires Etrangères, de la défense et des forces armées. Une fois encore, il se focalise sur les dossiers concernant l’Outre-mer et s’intéresse notamment au service militaire adapté qui offre la possibilité aux ressortissants des DOM antillais et réunionnais d’accomplir leur service militaire sur place.
En 1966, il retrouve la Commission des Affaires Economiques et du plan où il défend les intérêts des populations antillaises sinistrées par les cyclones.
En septembre 1968, il se représente aux sénatoriales mais sans succès. En 1972, suite à la scission de la fédération socialiste locale, il fonde le Parti socialiste guadeloupéen (PSG). Cette posture dissidente ne facilite pas sa campagne, René Toribio sera battu aux législatives de 1973.
Bien qu’ayant soutenu activement François Mitterrand lors de l’élection présidentielle de 1974, il refuse de rejoindre la fédération socialiste lors de sa reconstitution et maintient l’existence nominale de son parti.
René Toribio s’éteint au Lamentin le 27 juillet 1990, à l’âge de 77 ans. Il était Chevalier de la Légion d’Honneur. Son fils, José Toribio, lui succède à la tête de la commune.
Sources
https://www.senat.fr
Historial antillais
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