CHARLES ZIZINE
(1882 -1925)
Charles Zizine est né en Martinique dans la commune du François, le 18 novembre 1882. Sa mère est Rose Raymonde Zizine et son frère est Loulou Roy, ancien maire de Ducos, ancien Conseiller Général du canton du Saint-Esprit.
Après avoir laissé l’école, il entre au service de Mr Hayot. Il est géreur sur l’Habitation Avenir au Saint-Esprit puis économe sur l’habitation Poirier.
Après avoir passé 25 ans au service de Joseph Hayot, Zizine finit par s’installer à son compte. Il possède les Habitations Bellevue et Providence au Saint-Esprit.
A la fin de la première guerre mondiale, Charles Zizine prend part à la restructuration de la fédération socialiste aux côtés de Charles Théodore Labat, Joseph Lagrosillière et Louis des Etages.
Le 21 décembres 1919, il est élu Conseiller Général, lors des élections cantonales, du canton du st esprit. Il est aussi conseiller municipal de Ducos.
En décembre 1923, il est emprisonné à l’issue d’incidents survenus dans la commune du François. Il est notamment accusé de tentative d’assassinat sur la personne d’un chauffeur d’automobile nommé Georges Candum. Il choisit alors de s’exiler avec sa famille à Sainte-Lucie. Au bout de 9 mois d’exil et à la faveur de la loi d’amnistie du 3 janvier 1925, il revient en Martinique. Il rejoint Fort de France le samedi 31 janvier 1925 avec sa femme et des amis.
L’ affaire
Les élections municipales du 24 mai, sous couvert de fraudes, ont lieu dans une atmosphère exécrable sur l’ensemble du territoire. Le gouverneur Richard fait poster des gendarmes partout y compris dans la mairie. Des fils de fer barbelés ont été installés autour de celle-ci et le maire a été suspendu la veille.
Voulant obtenir des preuves de la situation et afin de pouvoir porter plainte, Charles Zizine, fait appel à un photographe M. Sully lequel, à peine arrivé, prend des clichés. Les forces de l’ordre n’apprécient cette initiative et Sully se fait molester. Zizine sinterpose. Le commissaire de police Labalette ordonne au gendarme Roquet de tirer.
La même balle atteindra dans le dos les deux hommes Charles Zizine et Louis des Étages, maire de Rivière Salée, venu à la rescousse. Il était alors en train de déjeuner au domicile de Mme Narem. Les deux hommes décèderont sur le coup.
Le gouverneur Richard tente alors de maquiller cet assassinat en acte de légitime défense. Les corps de Zizine et Des Étages sont déplacés de la mairie de Ducos et transportés vers l’hospice du Saint-Esprit.
L’autopsie est pratiquée par le docteur Ernest MAGALLON-GRAINEAU. Il réfute publiquement la thèse de la légitime défense.
Dans un discours public prononcé sur la tombe de Zizine et Des Etages, il révèle que les deux hommes politiques ont été atteints dans le dos par la même balle. A la suite de ce discours, il sera rayé du tableau du personnel de l’Assistance Publique de la colonie par décision du gouverneur en date du 19 juin 1925 ».
Les obsèques de Charles Zizine auront lieu à Rivière Salée puis Ducos le 26 mai en même temps que celles de Louis des étages. Les corps exposés dans la salle municipale seront l’occasion d’un immense rassemblement pour les défunts et d’un grand mouvement. de contestation contre l’autorité.
Cet événement n’a pas été isolé puisque dans la commune du Diamant le même soir du 24 mai 1925, les gendarmes ouvrent le feu contre une foule mécontente du déroulement des élections et font une dizaine de morts.
Le 12 août 1925, la cour d’assise prononce un non-lieu en faveur du gendarme Roquet au motif qu’il aurait tiré en état de légitime défense. Il sera renvoyé en France.
Le 21 août 1925, voulant venger son père, Maurice le fils de Louis des Étages fait feu à cinq reprises sur le gouverneur Richard dans le salon du paquebot « Pellerin de Latouche » en instance de départ pour la France.
Il sera emprisonné mais suite aux circonstances atténuantes, il sera acquitté le 4 mai 1926
La reconnaissance
Une rue à Ducos porte aujourd’hui le nom de Charles Zizine
Sources
- Historial antillais
- Histoire de la Martinique de 1848 à 1939 Tome 2 du Pr Armand Nicolas
2 chansons danmyé / ladja ont été tirées de lassassinat en 1925 à Ducos des 2 socialistes Louis des Étages et Charles Zizine : 1-Dézétaj, sa ki vréyé’w ? C’est l’âme de mon père qui m’a envoyé.
2-Chal Zizin, oh, yo marré Anglé-a
Bravo !!