JOSEPH BOLOGNE de Saint George dit Chevalier Saint George

Written by Chantal CHARLES-ALFRED

Chantal Charles-Alfred, est originaire du Morne-Rouge en Martinique. Depuis sa plus tendre enfance, elle a été baignée lors des rencontres familiales par des anecdotes diverses sur les différents membres de la famille. Sa passion pour la généalogie est un héritage de son grand-père qui connut une vie remplie d’histoire et d’anecdotes.

26 décembre 2020

JOSEPH BOLOGNE de Saint George

Dit Chevalier Saint George

(1745-1799)

 

Le Chevalier de Saint George est né en Guadeloupe le 25 décembre 1745, plus précisément à sur l’Habitation Clairefontaine à Baillif.

Son père Georges de Bologne de Saint-George est un planteur descendant d’une lignée de commerçants hollandais et de l’esclave Anne dite Nanon, d’origine sénégalaise.

En janvier 1740, George de Bologne épouse Elisabeth Merican et 1 an plus tard, il acquiert une plantation de 50 hectares avec 60 esclaves, dont Nanon, alors âgée de 17 ans.

Le 16 décembre 1747, suite à un duel, Georges de Bologne tue son adversaire Jean-Hugues Le Vanier de Saint-Robert. Il fuit la Guadeloupe pour  la France afin d’échapper aux poursuites judiciaires et surtout à la pendaison. Toutefois il est condamné à mort par contumace et ses biens sont confisqués.

Son épouse Elisabeth déclare Nanon, son fils, Georges et un autre esclave nommé François comme ses serviteurs afin de leur épargner d’être vendus et dispersés.

Grâce à ses relations, la famille Bologne obtient que le roi Louis XV gracie Georges. Il retournera aux Antilles le 2 décembre 1749.

Afin de parachever son éducation, père Georges de Bologne décide d’envoyer son fils Joseph en France. C’est ainsi que Joseph débarque à bordeaux en compagnie d’Elisabeth l’épouse de son père.
2 ans plus tard, son père les rejoint et ils vont s’installer à Paris, rue St André des Arts, le 19 septembre 1755.

Le petit Joseph est alors éduqué dans une académie destinée aux fils de bonne famille et tenue par le maître d’arme Texier de La Boëssière. Il excelle dans les activités physiques et surtout en escrime.

Son père ayant acheté une charge à Versailles, Saint-George devint trésorier de l’extraordinaire des guerres et entra en 1761 dans les Gendarmes de la garde du roi Louis XV.

Selon l’article 9 du code noir, Joseph qui est un mulâtre ne jouit pas du statut d’homme libre, il n’est donc pas autorisé à porter les titres de noblesse de son père. Ce dernier lui assure néanmoins une éducation à la mesure de son rang naturel. Le jeune Joseph reçoit une instruction appropriée dans le domaine des Sciences, des Arts, du sport et la maitrise des langues étrangères.

En 1764, à l’âge de 19 ans, Saint-Georges est nommé gendarme de la garde du roi, et fait Chevalier.
Il devient une coqueluche de la bonne société parisienne et est admis dans l’entourage de Marie-Antoinette au Petit-Trianon. On lui prête de nombreuses liaisons notamment avec la Marquise de Montalembert et la chanteuse Louise Fusil.

Vivant dans l’aisance grâce à la fortune de son père, Saint-George, influencé par François-Joseph Gossec et Antonio Lolli, se consacra très tôt à la composition et travailla à une œuvre originale, en particulier des quatuors et des concertos pour violon.

En 1769, il intègre le nouvel orchestre de Gossec, le Concert des amateurs à l’hôtel de Soubise. Il y fait en 1772 ses débuts de violoniste solo dans ses deux concertos pour violon opus 2, qui demandent une très grande virtuosité.

Quand Gossec prend la direction du Concert spirituel en 1773, Saint-Georges devient le directeur musical du Concert des amateurs, le meilleur ensemble musical d’Europe.

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Après la mort de son père à Basse-Terre, le 26 décembre 1774, sa rente annuelle s’éteint, la musique devient sa seule ressource. Entre 1773 et 1779, il publie l’essentiel de ses compositions, dont des quatuors à cordes, une dizaine de symphonies concertantes en deux mouvements, et autant de concertos pour violon, en trois mouvements.

En 1776, il est proposé à la direction de l’Opéra de Paris (Académie royale), mais quelques dames de la maison, offusquées par l’idée d’être sous l’autorité d’un mulâtre, adressent une pétition à la reine Marie-Antoinette, qui empêche cette nomination.

Un an après avoir essuyé cette première discrimination raciale, il présente à la Comédie italienne, son premier opéra « Ernestine ». Cet opéra connaitra un échec cuisant à cause d’un livret mal accueilli par la critique, dont l’auteur était Coderlos de Laclos (alors inconnu).

Protégé de Madame de Montesson, dont il dirigea le théâtre, le Chevalier de Saint-George se rapprocha, alors, du Duc d’Orléans. Il devient son bras droit et voyage avec lui en Angleterre. Là-bas fait connaissance avec Le Prince de Galles (futur George IV) et le Chevalier d’Éon, qui lui inspirera d’ailleurs, un opéra, « La fille garçon ».

A la mort du Duc d’Orléans, le 18 novembre 1785, Saint-Georges perd sa position dans la maison princière. Il s’engage alors dans la Garde Nationale de la révolution française. 

En 1792, il prend le commandement de la Légion noire (Légion Franche de Cavalerie des Américains et du Midi), connue aussi sous le nom de la Légion Saint George avec le grade de colonel.

Cette légion est composée essentiellement d’afro-descendants désireux de combattre pour défendre la Révolution et ses idéaux d’égalité.

Comme second, il désigne alors son ami Alexandre, futur Général Dumas (père d’Alexandre Dumas) mais les deux hommes vont bientôt se bouiller pour des raisons purement politiques et stratégiques.

En même temps, Il est initié à la franc-maçonnerie et dirigea l’orchestre de l’Olympique dont tous les musiciens étaient tous maçons

Destitué de son commandement, arrêté à Château-Thierry, Saint-George est dénoncé comme royaliste. Il est emprisonné à Hondainville dans l’Oise et échappe de très peu à la guillotine.

En 1796, il participe au débarquement de Saint-Domingue (avec Lamothe). Il reprend ses activités musicales en 1797. Sa carrière est toutefois limitée par les préjugés raciaux.

Emporté par la maladie à Paris, le 10 juin 1799, sa dépouille sera inhumée à Paris au cimetière de Sainte-Marguerite.

Sources

 

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