PAUL LACAVE (1913 – 1976)
Sa jeunesse
Né à Capesterre-Belle-Eau en Guadeloupe, le 13 décembre 1913 Paul Lacavé est le fils d’Armand Joseph LACAVE commerçant et de Lucia MATHIEU, tous deux originaire de Saint-Louis de Marie-Galante. La famille compte cinq enfants.
En 1925, il quitte Capesterre-Belle-Eau, juste après l’école primaire afin de poursuivre ses études secondaires au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre,
Enfant de cœur de sa paroisse, c’est durant ses visites aux familles de la campagne de Capesterre, qu’il découvre la misère et la pauvreté.
Il est si affligé par l’ampleur de la situation qu’il émet le souhait dans un premier temps d’intégrer le sacerdoce et de devenir prêtre afin de pouvoir les soutenir. Mais cette orientation lui sera refusée car c’est un enfant naturel.
Son parcours professionnel
En 1933, après un bac scientifique, Paul quitte son île natale pour parachever ses études de pharmacie à Bordeaux.
De retour en Guadeloupe en 1939, Paul Lacavé installe sa pharmacie.
Il se passionne pour toutes sortes de maladies et son officine devient très vite un véritable dispensaire, où il prodigue en permanence et gratuitement des soins aux plus démunis.
Il collabore avec le docteur Siméon, seul médecin de la commune, et en ce temps de disette où la Guadeloupe connait un très fort rationnement, il réalise lui-même certaines posologies ainsi que des préparations à base de plantes.
Sa carrière politique
En 1944, il adhère au Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) et à l’instar de Nicolas Ludger, Gerty Archimède et Hégésippe Ibéné, il en deviendra plus tard un de ses plus fidèles dirigeants. C’est ainsi qu’il entame sa carrière politique.
En 1945, il est élu maire de Capesterre-Belle-Eau. Il occupera cette fonction durant 31 ans.
Après deux échecs en 1958 et 1962 où il est battu par Pierre Monnerville, il se présente à la députation en 1967 et sera élu au second tour en 1968. Il perd sa place de député en mars 1973, contre Frédéric Jalton.
Durant son mandat, Paul Lacavé réalise pour sa commune, un travail gigantesque qui se répercute sur la Guadeloupe toute entière.
Il participe aussi de façon très active aux luttes des travailleurs en grève contre les sucreries coloniales en 1945. Il est aux côtés des salariés de l’Habitation Valeau, lors des négociations.
L’arrestation d’un des dirigeants des sucreries par les travailleurs, les augmentations de salaire qui en résultent, représentent ce qu’il appellera lui-même, « les journées de Capesterre« .
En 1950, il s’interpose entre les CRS et les travailleurs de la canne et dit cette phrase désormais célèbre :
« Tirez sur moi, ne tirez pas sur mon peuple ! ».
En mai 1960, il accueille à Capesterre le Général de Gaulle, de passage à la Guadeloupe
Paul Lacavé va poursuivre inlassablement sa tâche.
- Améliorer les conditions sanitaires,
- Défendre la santé publique,
- Loger les travailleurs dans des conditions décentes,
- Faire disparaitre les ilots insalubres,
- Construire des bâtiments, des routes,
- Édifier des écoles etc…
Ceux qui l’ont connu se souviennent d’un homme chaleureux, de forte carrure, très à l’écoute de ses administrés.
Bien établi dans sa commune, Paul Lacavé vouait le plus grand respect à ses adversaires politiques, avec qui, en dehors des grandes joutes oratoires, il partageait les évènements de la vie familiale (naissances, mariages décès..).
Il s’éteint à Capesterre-Belle-Eau, le 3 décembre 1976, à l’âge de 63 ans.
La reconnaissance
A ce jour, l’oeuvre de Paul Lacavé reste encore dans la mémoire de tous, aussi bien pour les habitants de Capesterre-Belle-Eau que pour l’ensemble des guadeloupéens.
Un mémorial a été érigé à sa mémoire dans le parc qui porte son nom à Capesterre-Belle-Eau.
Un lycée professionnel ainsi qu’une rue à Pointe-à-Pitre portent son nom.
Enfin, un stade de football situé dans la commune de Deshaies porte aussi son nom.
Sources
https://maitron.fr/spip.php?article138230 https://paullacave.lyc.ac-guadeloupe.fr/biographie/
0 commentaires