Marcel MANVILLE est né le 18 juillet 1922, à Trinité en Martinique.
Fils de Marius MANVILLE et d’Elvire ALTORN, Marcel fut l’unique garçon de la famille. Son père bijoutier de formation devint Secrétaire Général de la Mairie de Trinité tout en étant aussi Conseiller général socialiste de la commune.
Sans être avocat, Marcel Mainville, grâce à son éloquence, préta main forte à plusieurs reprises et à titre gracieux à de nombreux administrés.
Son militantisme d’ailleurs, lui couta sa place à la mairie de Trinité. Poste qu’il retrouva en 1928, lors des élections de 1929.
Son parcours militaire et professionnel
A la mort de son père, sa sœur ainée, alors institutrice, aida sa mère à pour venir aux besoins du foyer. Marcel poursuivit sa scolarité aux Lycée Schoelcher ou enseignait alors Aimé Césaire. Il y fit la connaissance de Frantz Fanon.
A la fin de la guerre en 1943, les deux hommes s’engagèrent dans l’armée des Forces libres. Ils débarquèrent au Maroc où ils participent au débarquement de Provence en Aout 1944 tout en militant au côté d’Ahmed BEN BELLA.
Marcel Manville, engagé pour combattre le nazisme, ressentit fortement les discriminations et le racisme au sein de l’armée française. Il combattit en Alsace et fut décoré de la croix de guerre pour son courage au front.
Après avoir stationné dans le sud de la France puis en Normandie, il rejoignit la Martinique en octobre 1945.
En décembre, il décida de repartir à Paris pour faire son droit. Son statut d’ancien combattant lui permit de suivre un cursus accéléré et il prêta serment en octobre 1947.
Il fut aussi titulaire d’un doctorat en droit.
Entre-temps, en 1946, il avait adhéré au PCF. Cette décision mûrie à la lecture des classiques du marxisme fut accélérée par sa prise à partie physique par la police lors d’une manifestation contre la guerre d’Indochine.
Avocat militant
En 1949, il participe à la création du MRAP et en fut un des dirigeants. Il resta fidèle toute sa vie à l’organisation antiraciste.
En 1950, il devint secrétaire adjoint de la cellule du PCF du Palais de Justice de Paris et fit ses premières armes professionnelles auprès d’avocats réputés.
Il devint aussi avocat du Secours populaire. Militant communiste acquis à la cause des travailleurs, Marcel Manville participe à bien des combats, dans les prétoires comme dans la rue, pour la reconnaissance des droits de ces derniers contre l’exploitation capitaliste.
Il participa aussi au collectif des avocats communistes pendant la guerre d’Algérie. Ces voyages en Algérie lui permirent de revoir son ami Frantz Fanon qui l’hébergera à plusieurs reprises.
Mais son regard restait tourné vers la Martinique et les Antilles. Il participa alors à l’organisation de l’émigration martiniquaise et antillaise en devenant l’un des dirigeants du Regroupement de l’émigration martiniquaise (REM) puis du Regroupement de l’émigration antillaise (REA) qui se dota en 1966 d’un journal – Voix de l’émigration – dont il fut le directeur. Il fut aussi un des fondateurs avec Édouard Glisssant, Ephraïm Marie-Joseph, Justin Catayée et Paul Niger du Front antillo-guyanais pour l’autonomie qui fut dissout par le général de Gaulle en juillet de la même année. L’activité se poursuivit clandestinement.
Pour cette initiative, il fut d’ailleurs interdit de séjour aux Antilles de 1961 à 1966. Mais il put participer en 1963 à la défense des membres de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste martiniquaise et de ceux de du Groupement des organisations nationales guadeloupéennes en 1967.
Ses rapports avec le PCF furent complexes.
Il est souvent décrié pour ses prises de position à l’encontre du régime et pour ses initiatives personnelles dans le mouvement anticolonialiste, notamment en 1962 lorsqu’il demanda le soutien du Parti communiste cubain pour le rapatriement et la protection de cinq militants antillais engagés dans l’ALN algérienne.
D’une manière générale, sa fréquentation des milieux indépendantistes gênait le PCF plus proche des revendications autonomistes. Les dirigeants du PCF lui demandèrent d’ailleurs de ne pas reprendre sa carte en 1963, ce qu’il accepta.
Marcel Manville accompagna la fondation du Parti communiste martiniquais en 1957 et son choix autonomiste de 1960.
Il représenta le REM à la convention du Morne-Rouge en 1971 qui représenta le sommet de la convergence des organisations autonomistes.
En 1976, il décide de rentrer définitivement Martinique.
Bien que membre du PCM, il évoluait de plus en plus vers des positions indépendantistes et s’inscrit dans la ligné des Vergès, Félix Rodes ou Gerty Archimède.
Ainsi Marcel Manville a défendu les indochinois en lutte contre les impérialismes français et américains ainsi que la cause des algériens du FLN.
L’acceptation par le PCM des lois de décentralisation de 1983 et son choix de participer aux élections régionales le conduisit à s’opposer à la direction du PCM et à créer avec d’autres, en 1984, le Parti communiste pour l’indépendance et le socialisme (PKLS).
Cette organisation qui se réclame encore du marxisme-léninisme est surtout une organisation indépendantiste radicale qui refuse de jouer le jeu des institutions politiques françaises. Marcel Manville fonda aussi à la même époque le cercle Frantz Fanon en Martinique. Il défendit avec brio les thèses indépendantistes, la cause palestinienne, la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Il organisa pour contrer la commémoration des cinq cents ans de la « découverte de l’Amérique » un procès de Christophe Colomb.
A la suite des événements tragiques de Mai 67 en Guadeloupe, il intervient de manière affirmée aux côtés d’autres avocats de Guadeloupe et de France, la défense des indépendantistes du GONG.
En 1998, à Lisbonne, il fit un discours remarqué lors d’une conférence de l’Unesco sur l’esclavage et le colonialisme. Il continuait de plaider et introduisit pour le MRAP la première plainte à propos des massacres d’algériens en octobre 1961. C’est d’ailleurs en allant plaider cette cause au Palais de Justice de Paris qu’il fut terrassé par une crise cardiaque, le 2 décembre 1998.
Une gare de transport urbain portant son nom a été inaugurée le 13 décembre 2008 à Trinité.
Marcel Manville est décédé à Paris Le 2 Décembre 1998, à la suite d’un arrêt Cardiaque.
Marcel fondateur du cercle fanon avec Victor permal jooby fanon et George Lafarge Auguste constant ftou constant jean pierre étile Dany emmanuel pago Gilbert et Alex Ferdinand maieejeanne Alfred Garcin malsa jpierre étile krissreimongranel Marie ruster René jabot et d autres amis profondément anticolonialiste il va réunir tous ceux qui sont conscientiser autour de la convention du Morne rouge fortement encouragé par son épouse Évelyne meyermanville avocate aujourd’hui un vide profond se ressent dans la diaspora un homme comme Marcel est irremplaçable force courage conviction et ce besoin d instruire l autre sans barrière de classe ni race animait Marcel une petite anecdote Marcel avait toujours dans ses poches un piment vert et un citron profondément martiniquais il aimait son pays et les gens de son pays et souffrait de ‘noter sque pour un même ressenti anticolonial ce peuple fort n était pas assez uni pour exprimer leur conviction il partageait ses réflexions ses camarades progressistes antivols nous aux du parti pc et pcm
Super super travail merci je viens de faire parvenir a yv manvîlle merci de ce super travail de recherche chez que j ai aussi transmis à des cinéastes africains progressistes et qui s intéressent a notre histoire merci kriss
Cet article est très intéressant mais il me semble qu’il y a une confusion. Marcel Manville ne s’est jamais investi dans le Bumidom qu’il a toujours combattu, et io n y a pas de rapport entre le REM, association militante et le Bumidom qui est une institution de l etat.
Cordialement
Bonjour madame,
Je vous remercie pour votre intérêt pour notre site et pour notre article. Nous allons rectifier notre article en tenant compte de vos remarques. Bien cordialement.
Bonjour,
Merci pour cette biographie de Marcel MANVILLE qui montre combien c’était un militant de la première heure contre le colonialisme. Il a beaucoup oeuvré aux côtés des peuples colonisés. Par contre il faut absolument dissocier le REA, dont il était un des dirigeants, du BUMIDOM de Debré. Marcel MANVILLE était contre cette politique de déportation de jeunes antillais vers la France.
Bonjour
Merci pour cette biographie de marcel Manville, j’ai appris beaucoup de choses. Je suis auteur d’une biographie de feu Roland Thésauros qui a fait partie des insoumis ayant refusé de faire la guerre d’Algérie et ayant rejoint L’ALN. Manville est un personnage incontournable de cet épopée mais par contre je ne savais pas qu’il avait demandé l’aide de cuba pour le retour au pays des insoumis. Pouvez vous m’en dire un peu plus. Je vous remercie cet information me servira beaucoup pour mon prochain livre
Merci