KOLEN SERIN
(1955 – 2024)
Son enfance
Kolen SERIN est né le 10 octobre 1955 à Baillif, en Guadeloupe. Il a grandi dans la section de Bois Rimbault, sur la Basse-Terre, au sein d’une fratrie de sept enfants.
Bercé par le chant de la rivière et la chaleur familiale, il connaît une enfance simple et heureuse, profondément enracinée dans la culture guadeloupéenne.
Son arrivée en France
Dans les années 1980, Kolen quitte sa terre natale pour s’installer en France hexagonale. Il y débute sa carrière professionnelle, d’abord à La Poste, puis dans une société de voyages. En 1994, il rejoint le groupe américain FedEx, où il exercera le métier de technicien en produits dangereux.
Militant engagé, en 1996, il rejoint la section syndicale Force Ouvrière du groupe où il doit faire face à de nombreuses luttes à la suite de nombreux dysfonctionnements.
En 1997, il devient délégué syndical RH fonction qu’il occupera jusqu’en 2021.
Très sollicité par la direction, Kolen reste avant tout un homme intègre et imperturbable.
Un militant au service des siens
Homme profondément engagé, Kolen SERIN refuse l’injustice sous toutes ses formes. Dès les années 80, il rejoint l’UGTG (Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe), un mouvement syndicaliste fort qui œuvre pour les droits des Guadeloupéens.
Avec ce mouvement, il participe à la création de la section de Gwo-ka « MANZA », pour faire vivre et découvrir la musique traditionnelle guadeloupéenne. Il s’investit également dans l’AJEG (Association des Jeunes de Guadeloupe), puis dans l’UPLG (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe), où il poursuit son combat pour la reconnaissance et la dignité de ses compatriotes en métropole.
Toujours tourné vers les autres, Kolen s’engage dans de nombreuses causes humaines. Il veille notamment sur le caporal-chef Loïc LIBER, seul survivant des attentats de 2012, devenu tétraplégique.
Un lien profond les unissait : ils partageaient le même jour de naissance.
La transmission comme mission
Kolen SERIN était également un passeur de mémoire, de culture et de langue. Passionné de Gwo-ka depuis l’enfance, il portait une admiration sans bornes aux maîtres du Ka. Sa voix puissante et vibrante incarnait à merveille les chants de sa terre natale.
En 2005, il fonde BLK (Bitasyion-Lyannaj-Kreyol), une structure dédiée à l’apprentissage du créole. Ce projet traduit une conviction intime :
« Ne jamais oublier d’où on vient était une chose essentielle pour lui » !!
En 2011, aux côtés de son ami Marie Georges Gordien, il crée NKB (Nou Ka Bay), une association tournée vers la transmission culturelle et historique. Parmi ses nombreuses initiatives :
- L’atelier « Bandjogita », où tambours, voix et onomatopées se mêlent pour faire vivre les sons traditionnels autrement.
- La valorisation de la mémoire collective, notamment par des déplacements réguliers à Fleury-devant-Douaumont, où l’association a milité pour l’érection d’une stèle en mémoire des soldats antillais tombés à Verdun durant la Première Guerre mondiale.
Depuis 2021, Kolen partageait également sa passion pour la langue en donnant des cours de créole au sein de l’association Zaminotte à Colombes.
Ensemble, ils ont mis en place un concours d’éloquence en créole, dont la première édition a été un franc succès.
Ce concours d’ailleurs porte son nom avec la remise d’un prix spécial Kolen Serin.
Une voix qui résonnait dans les onde
Depuis de nombreuses années, on retrouvait la voix de Kolen en tant qu’animateur sur les radios caraïbéennes.
Il débute sur Tropiques FM, dans l’émission « Matinal Péyi », avant de marquer les esprits dans l’incontournable « Faitout Karayib« du dimanche. Il co-anime ensuite « Bouyon Kiltirèl« , aux côtés de Dominique Tauliaut, Nadège Ouana et Johnny Grey.
photo copyright by M. Montlouis-Félicité
L’émission sera plus tard diffusée sur Espace FM, où il poursuit sa mission de valorisation culturelle avec Joël Cardoville et d’autres passionnés.
Chaque artiste, chaque auteur, chaque trouve sa place dans cette émission émission dédiée au partage culturel.
Kolen SERIN : l’homme, le militant, la mémoire
Avec la disparition de Kolen SERIN, c’est toute une voix, un souffle, un engagement qui s’éteint.
Mais son héritage, lui, continue de vivre à travers les luttes menées, les chants partagés, les savoirs transmis. Il laisse derrière lui une empreinte indélébile dans le cœur de ceux qu’il a touchés
Avec la disparition de Kolen SERIN, c’est sûr le bouyon kiltirèl n’aura désormais plus la même saveur.
BON VWAYAJ MISYE KOLEN SERIN !!
Ou pati, men ou la toujou.
🙏🏾
Je suis heureux qu’on puisse mettre nos artistes, nos peintres, nos acteurs et les politiciens à l’honneur qui défend notre culture, sans oublier nos journalistes et bien d’autres
Juste, c’est dommage que l’éducation nationale ne m’ait pas en valeur nos écrivains
C’est un très gros travail à mettre en place et c’est en partie à nous qu’il incombe de faire ce travail de reconnaissance, ce devoir de mémoire si on veut pas que nos illustre soit oublié !!
Hello mon ami bon vwajaj ou kay manké nou foss aw tout fanmi ya reposé an pay RIP
Tres bel hommage merci