Félicien MADKAUD
(1857 – 1921)
Sommaire
- Son enfance
- Départ pour le Carbet
- Distillateur
- Deux distilleries familiales
- La nouvelle génération MADKAUD
- Source
Son enfance
Félicien MADKAUD est né à Grand’ Anse du lorrain le 28 Juin 1857. Il est le fils de Louis esclave Matricule 105 né à Grand’ Anse du Lorrain et de Monique, négresse née libre en Afrique vers 1820. Félix est le benjamin d’une fratrie de 9 enfants.
A l’abolition en 1849, ses parents prendront le patronyme de Madkaud 1849 en référence à L’Amiral MACKAU, homme politique français auteur des lois abolitionnistes de 1845.
Bien qu’il soit né après l’abolition et qu’il n’ait donc pas connu l’esclavage, la famille de Félicien est extrêmement pauvre. Mais il parvient tout de même à suivre une scolarité.
Départ pour le Carbet
Vers 1875, il quitte ses parents et devient distillateur à Fond Capot sur l’habitation Duvallon située entre le Carbet et Bellefontaine.
Son destin va basculer à la faveur de la crise sucrière des années 1880, crise qui ruine bon nombre de propriétaires de l’époque.
En 1891, il rencontre Marie BARBE-PIRAM, la fille d’un riche négociant bordelais. Le couple se marie en 1893. Mulâtresse et fille de bonne famille elle est héritière de son père. C’est vraisemblablement ainsi que Félicien MADKAUD peut racheter l’habitation « Fond Capot » dont il était l’employé, puis l’habitation « Bellevue » qui se trouve sur le territoire de Case Pilote. Le couple aura eu sept enfants.
Distillateur
Félicien MADKAUD est officiellement répertorié dans l’annuaire de la Martinique de 1895 comme distillateur et propriétaire de ces deux distilleries. Il reconvertit immédiatement la distillerie de Fond Capot en distillerie agricole, c’est la naissance du rhum MADKAUD.
Il développe sa distillerie et permet aussi à son grand frère Augustin de développer sa propre affaire avec l’ouverture de sa distillerie au Lorrain en 1906.
Durant la période de la guerre 1914-1918, la Martinique produit des quantités énormes de rhum afin de soutenir la France dans son effort de guerre. Le législateur impose dès le milieu des années 1920 des contingents afin de réguler le marché du rhum.
Le but est d’éviter toute surproduction risquant de déstabiliser le marché à la baisse. Chaque distillerie se voit donc dotée d’un contingent en fonction de la moyenne de ses volumes de production observés entre 1913 et 1922.
Disposer d’un contingent est donc un privilège et ceux qui n’en disposent pas doivent malheureusement disparaître, ou alors vendre leur production à ceux qui disposent d’un contingent. La famille MADKAUD, avec ses 3 distilleries, possède un petit contingent local et export.
Deux distilleries familiales
En 1924, l’un de ses neveux Louisy MADKAUD ouvre la distillerie «La digue» au Lorrain.
A la mort de Félicien MADKAUD en 1921, son fils Félicien Léonce surnommé Gran Léonce et son petit-fils surnommé Ti-Léonce reprennent l’affaire familiale. Ils feront tourner la distillerie jusqu’en 1963.
Dans les années 1960, la Martinique va connaître, une série de décrets d’applications. La sécurité sociale va venir bouleverser la vie économique et sociale. Le coût de la main-d’œuvre explose et bon nombre d’exploitations doivent fermer. C’est le cas de la distillerie du Carbet qui fermera en 1969.
Du côté de la famille MADKAUD, Léonce ingénieur de formation, le seul pouvant relever le défi de la mécanisation et de la modernisation de l’outil de travail, est gravement malade.
Son père Félicien Léonce avait fondé tous ses espoirs en lui et en ses compétences. Mais, la distillerie doit fermer quelque temps avant sa mort, en 1965. La famille décide d’une reconversion dans l’import/export et le BTP, considérés comme les secteurs économiques les plus rentables
La nouvelle génération MADKAUD
Sur la côte Atlantique, une partie de la famille MADKAUD reste néanmoins présente dans le domaine avec le rhum «La Digue». Avec leur contingent familial, elle s’allie à la distillerie de Sainte-Marie qui distribue aussi Bally et Maniba. Cette distillerie qui est en fait un regroupement de plusieurs producteurs, permet au rhum MADKAUD de maintenir sa production et sa commercialisation.
En 2006, Stéphane MADKAUD arrière-petit-fils de Félicien, reprend le rhum « La Digue », en difficulté commerciale. Il relance, dans la même dynamique, le rhum MADKAUD distribué dans le Nord-Caraïbe, à la fin de l’année 2007, en le rebaptisant « Héritiers Madkaud ».
Source
htps://www.rhum-madkaud.com
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