Written by Chantal CHARLES-ALFRED

Chantal Charles-Alfred, est originaire du Morne-Rouge en Martinique. Depuis sa plus tendre enfance, elle a été baignée lors des rencontres familiales par des anecdotes diverses sur les différents membres de la famille. Sa passion pour la généalogie est un héritage de son grand-père qui connut une vie remplie d’histoire et d’anecdotes.

17 octobre 2021

DANIEL CHARLES-ALFRED
(1934 – 2020)

Daniel CHARLES-ALFRED est né à le 9 mai 1934 à Fort-de-France en Martinique mais sa famille est originaire du Morne-Rouge.

Passionné de ballon rond, Daniel a commencé le foot très tôt dans les rues de Fort de France, et notamment sur la place de la Savane, avant de signer à l’âge de 12 ans au Golden Star, puis de passer dans les différents clubs foyalais.

Son parcours

Âgé de 24 ans en 1958, il est repéré par des recruteurs professionnels de Nîmes et décide de partir en France pour devenir professionnel.

Il rejoint l’équipe de Nîmes Olympique dans laquelle il évoluera jusqu’en 1968.

Le 30 août 1959, il porte pour la première fois le maillot rouge et or face au Racing Club de Lens.

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Il restera à Nîmes pendant 10 saisons disputant notamment une finale de Coupe de France en 1961 face à Sedan. Il évoluera sous le maillot nîmois en même temps que Paul CHILLAN et Xercès LOUIS 2 autres grands footballeurs martiniquais.

Le 23 mai 1964, il débute sous le maillot de l’Équipe de France lors du match France-Hongrie. Il disputera 4 matches en portant le maillot tricolore.

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Il joue ensuite les trois premiers qualificatifs pour la Coupe du monde 1966, avant que sa carrière soit stoppée sur une grave blessure (tacle de Bernard Bosquier), en février 1965. Il se reconvertira entraîneur, d’abord à Nîmes puis au Golden Star. Il sera d’ailleurs l’entraineur de Michel MEZY à ses débuts.

En 1966, Marcel ROUVIERE, coach des Crocos, le prend comme adjoint et le fait jouer quand le besoin s’en fait sentir. Il jouera notamment contre Lens le 16 juillet 1968 lors d’un match de barrage qui verra Nîmes remonter en Division 1.

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En 1968, il quitte Nîmes pour Montpellier pour une saison, puis jouera ensuite à Arles-Avignon encore pour une saison avant de revenir à Nîmes mais dans l’équipe B.

En 1973, il revient de nouveau à Nîmes où il devient adjoint de Kader FIROUD puis d’Henri NOEL. Il quitte Nîmes en juillet 1976 à la fin de son contrat.

Il arrête sa carrière en 1981 après avoir disputé 258 matchs (1 but) en Division 1 et 60 matches en Division 2 (1 but).

En 1976, après de nombreuses années passées dans l’Hexagone, il décide de quitter la France pour retourner vivre au pays natal avec son épouse Danielle. Il s’installera au Morne-Rouge et occupera pendant quelques années le poste d’entraîneur pour l’équipe seniors de son club de cœur, le Golden Star.

Daniel CHARLES ALFRED est décédé le 17 septembre 2020, à l’âge de 86 ans, à la veille de la reprise du championnat.

 LA RECONNAISSANCE

La Ligue de Football de Martinique, il y a quelques années avait tenu à l’honorer en dénommant le championnat sénior de Régionale 2, «Trophée Daniel CHARLES-ALFRED».

 

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 LES HOMMAGES

https://www.midilibre.fr/2020/09/17/disparition-de-daniel-charles-alfred-lancien-joueur-de-nimes-olympique-9076720.php

https://www.fff.fr/equipe-nationale/joueur/8438-charles-alfred-daniel/fiche.html

https://www.football-the-story.com/daniel-charles-alfred

https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Disparition-daniel-charles-alfred-ancien-joueur-du-nimes-olympique-est-mort/1172700

https://liguefoot-martinique.fff.fr/simple/daniel-charles-alfred-a-perdu-son-dernier-match/?fbclid=IwAR0prxPSZ-iUZ9XOQSwrqxI-8qX2aULBnuYdSPljn2bSyuR3_aKaznG4B1w

https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Disparition-daniel-charles-alfred-ancien-joueur-du-nimes-olympique-est-mort/1172700

https://www.midilibre.fr/2020/09/17/disparition-de-daniel-charles-alfred-lancien-joueur-de-nimes-olympique-9076720.php

https://www.francebleu.fr/sports/football/le-nimes-olympique-en-deuil-1600351513

Entretien publié dans le journal France Antilles publié le 21 septembre 2016

(ARCHIVES FRANCE-ANTILLES, 21 SEPTEMBRE 2016)

   

Comment êtes-vous arrivé au football ?

J’ai commencé à jouer très jeune sur la Savane avec d’autres enfants. Il m’arrivait de « maté bis » pour jouer, mais il fallait rentrer tôt le soir sous peine d’être puni. J’ai été remarqué par un Goldéniste qui fréquentait la maison du sport. Les responsables du Golden Star m’ont invité à intégrer cette grande équipe de Fort de France même si ma mère pensait que « joué boule » ne permet pas de gagner sa vie. Il fallait avoir une bonne conduite et le respect de la hiérarchie. J‘ai eu cette chance en 1954 de faire une tournée en France avec l’équipe, et nous avons joué au Havre, à Metz, Marseille, c’était énorme pour cette période. J’ai évolué comme avant-centre et j’ai vite constaté que j’avais beaucoup à apprendre après cette tournée. A notre retour, je ne me sentais pas capable de jouer là-bas mais, j’avais dans la tête le désir d’y aller quand même. Avec cette équipe j’ai été meilleur buteur pendant deux saisons. »

 

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Vous êtes quand même parti, comment cela est-il arrivé ?

J‘ai su que Nîmes Olympique venait en Martinique, et je voulais faire bonne impression. J’avais 2 entraineurs formidables, le frère d’Aimé Césaire, Omer Césaire et Joseph NOUEL athlète de haut niveau. Ils m’ont préparé physiquement car, l’arrivée de l’équipe était prévue dans un délai de deux mois. Au premier match contre le Golden Star, j’étais arrière gauche et l’entraineur de Nîmes Kader FIROUD m’a dit à la fin de la rencontre, « C’est pas mal mais ce n’est pas assez percutant ». Moi qu’on surnommait « Godzilla » pour mes contacts, j’ai pu constater que j’étais loin de l’être face aux joueurs professionnels. Au deuxième match avec la sélection Martinique, Nîmes menait 3 à 0, je tacle Kader FIROUD qui tombe dans une flaque d’eau, je me suis dit « c’est fini pour moi » inquiet je le relève et il me dit « Bravo maintenant tu as réussi ton examen de passage ». C’était pratiquement fait. Mon transfert n’a couté à Nîmes qu’un billet d’avion »

 

Et après ?

Je suis parti avec eux en Guadeloupe. J’ai joué avec eux au poste au poste de milieu droit et on a gagné 4 à 0. L’équipe m’a demandé de rentrer en France avec eux, mais par précaution, j’ai demandé un billet aller-retour car je laissais ma mère seule et, en cas d’échec, il me fallait être certain de revenir. Après beaucoup de travail et de sacrifice, à raison de deux entrainements par jour, car je voulais arriver, j’ai pu intégrer l’équipe amateur puis l’équipe professionnel en 1960, grâce à la formation poussée de M. Marcel ROUVIERE et avec Kader FIROUD, qui croyait en moi, j‘ai occupé le poste d’arrière central. J’ai fait toute ma carrière à Nîmes, avec Paul CHILLAN et André KABILE»

Parlez-nous du tacle latéral glissé qui a fait votre renommée et plusieurs pages dans les journaux sportifs de l’époque ?

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« Jeune, j’avais consulté un livre sur le football à la bibliothèque Schœlcher et j’ai vu que les anglais pratiquaient ce type de contact pour stopper le ballon. Je me suis entraîné tous les jours, j’ai travaillé la souplesse jusqu’à ce que le geste technique soit parfait. L’adversaire pense qu’il est passé, mais le ballon reste, d’où les surnoms « L’araignée, la pieuvre, M. Stop, défenseur intraitable, ou M. Charles-Alfred. J’ai été classé meilleur « Stoppeur de France » Malgré ce statut, j’ai eu du mal à faire partie de l’équipe de France. Un noir à ce poste n’était pas à l’ordre du jour. J’ai eu ma chance au hasard d’un match retour contre la Hongrie qui avait battu la France 3 à 0. Nous avons perdu en Hongrie 3 à 1. J’ai fait mes preuves et la presse a confirmé mon statut.

 

Votre carrière a connu une longue interruption pourquoi ?

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« A l’occasion d’un match amical contre Sochaux, au moment où je faisais une passe en retrait à mon gardien, j’ai été fauché par un tacle ravageur de Bernard Bosquier de l’équipe de Sochaux qui brisa mon genou et ma carrière, avec la perspective de ne plus pouvoir jouer, ni marcher normalement. J’ai failli perdre la tête. Le professeur CARABALONA et le docteur MIRMAN m’ont opéré durant plus de 4 heures. Grâce, à mon épouse Danielle, ma famille, aux nombreux témoignages de soutien venus de toute la France et d’ailleurs, j’ai décidé de me battre. »

 Comment tout cela s’est-il terminé ?

« Il faut savoir que j’avais une assurance privée qui me coûtait très chère car la Fédération Française de Football (FFF) ne prenait pas en charge les joueurs. Ce n’est qu’après une grève des joueurs professionnels qu’elle a décidé de le faire. Après ma blessure, l’assurance m’avait proposé une forte somme à condition, de ne plus rejouer au football en professionnel. J’ai refusé car dans ma tête, je n’arrivais pas à admettre que c’était fini pour moi. Avec la hargne, la volonté, le travail, j’ai rejoué durant 2 ans en équipe professionnelle mais pas en équipe de France car quand même un peu diminué »

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Quel regard portez-vous sur nos jeunes footballeurs ?

« Nous avons, de bons joueurs, la technique, mais il nous manque le rythme. J’ai mis plus d’un an à m’adapter, parfois au bord du découragement, car il faut faire de nombreux sacrifices pour être au niveau, et les jeunes ne sont pas disposés pour cela, ils se découragent très vite. Il faut leur donner cette envie de réussir, et le goût de l’effort »

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