Charles Homère CLEMENT
(1852 – 1923)
Marie Hidulphe Charles Homère CLEMENT est né à Trinité le 12 juillet 1852. Il est le fils de Charles Auguste CLEMENT qui était maitre tailleur et de Marceline EDMOND. Il est issu d’une famille de 8 enfants. Dans un premier il fait des études classiques à Saint-Pierre, puis il poursuit son cursus à la Faculté de médecine de Paris.
Externe des Hôpitaux, il devient médecin en 1878.
Il exerce quelques temps puis à son retour en Martinique, il entreprend une carrière politique. Il est élu maire du François en 1886, Président du Conseil Général et député de la Martinique de 1902 à 1906.
Le 28 août 1898, il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur et devient l’un des premiers hommes de couleur à recevoir cette distinction.
Il joue un rôle particulier lors de la grève de 1900. Maitre de la commune, il a réquisitionné les troupes et leur précise qu’elles doivent pourvoir à la garde de l’usine du François et y assurer la liberté du travail. Or, le 8 février 1900, une fusillade éclate au François. Il échappe de justesse à la mort. sauvé par son cocher, Paul Amusan, qui lui, sera mortellement atteint par une balle.
Le 27 avril 1902, Homère clément est élu député dans la première circonscription de la Martinique. Il obtient 5775 voix contre 5214 à Duquesnay candidat sortant de sa région de Saint pierre.
Il participe aussi à l’organisation des secours aux sinistrés de l’éruption de 1902. Il intègre le Comité d’Assistance aux victimes et participe à la répartition des fonds recueillis par la souscription internationale.
A la chambre des députés, il est inscrit au groupe radical-socialiste et fait partie de la Commission des Affaires Extérieures des colonies et protectorats.
En 1904, il rapporte le projet de loi fixant à Fort-de-France le siège de la Banque de France de la Martinique.
En 1905, il dépose une demande d’intervention du gouvernement français sur le massacre de travailleurs français originaires de la Martinique par la police du Panama et du Canal.
Entretemps en 1887, le docteur Clément a acheté aux enchères le domaine Acajou, une Habitation en faillite. Il s’installe dans la maison principale et devient planteur de canne à sucre.Il livre principalement l’usine du François.
Il mène de front ses carrières politiques, de médecin et de propriétaire terrien. Mais fatigué des coups bas en 1906, il se retire de la politique pour se consacrer exclusivement au rhum Clément.
En 1917, afin de répondre à une forte demande de rhum pendant la Première Guerre mondiale il construit une distillerie sur les ruines de l’ancienne sucrerie. L’habitation Acajou retrouve ainsi une activité de transformation de la canne à sucre abandonnée depuis près de cinquante ans.
C’est à Paris, où il est allé se faire soigner qu’il trouve la mort le 12 novembre 1923. Il sera enterré au cimetière du Francois le 18 décembre 1923.
Son fils Charles ingénieur, aidé par ses propres enfants Georges-Louis et Jean-José reprendra la succession de la distillerie familiale. Jusqu’à sa mort en 1973, il se consacrera au développement de la distillerie, faisant de Clément une grande marque de rhum, reconnue mondialement.
Reconnaissance
Une rue porte aujourd’hui son nom au François.
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