Abolition de l’esclavage en Guadeloupe
Sommaire
Le contexte
Il y a 172 ans, le 27 mai 1848, Jean-François LAYRLE, alors gouverneur de la Guadeloupe, proclame par crainte d’une insurrection des esclaves, l’abolition de l’esclavage.
Le décret officiel qui arrivera une semaine plus tard, le 5 juin à Basse-Terre, s’exprime dans les termes suivants :
« CITOYENS,
Il n’y a plus d’esclaves à la Guadeloupe.
L’esprit de sagesse et de modération dont la population esclave a fait preuve méritait une récompense. Il m’a permis d’avancer, le jour de la liberté.
Que nos nouveaux Concitoyens continuent d’être modérés et sages ! Qu’ils s’élèvent par le travail, les bonnes mœurs, la religion, à toute la dignité d’homme libre !
Qu’ils aident à rendre ce beau pays riches et florissant !
Des mesures pour réprimer sévèrement le désordre et le vagabondage seront immédiatement arrêtées. Tous mes soins, tous les efforts seront consacrés désormais à obtenir pour les maîtres une légitime indemnité.
VIVE LA RÉPUBLIQUE ! »
Le mois de février 1848 marque l’avènement de la deuxième République en France.
Depuis plusieurs années, de nombreuses voix telles que celles de l’abbé Grégoire, Alexis de TOCQUEVILLE, Victor SCHOELCHER et du martiniquais Cyrille BISSETTE s’élèvent pour demander l’abolition de l’esclavage qui a déjà été aboli en Grande-Bretagne depuis 1833.
Promulgation du décret
Le 27 avril 1848, le gouvernement provisoire promulgue le décret d’abolition de l’esclavage. Son article premier stipule que « l’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d’elles ».
Le 8 mai de la même année, le commissaire général Adolphe Ambroise Alexandre GATINE, membre de la Commission d’abolition de l’esclavage présidée par Victor SCHOELCHER, monte à bord de la frégate « le Chaptal » avec le décret d’abolition en direction des Antilles françaises.
Pendant ce temps en Martinique, les esclaves s’impatientent devant la lenteur de l’arrivée du décret sur l’île. Plusieurs révoltes sporadiques éclatent çà et là.
Le 22 mai 1848, une violente rébellion embrase la ville de Saint-Pierre. De peur d’une insurrection généralisée, le gouverneur de la Martinique, Claude ROSTOLAND, proclame l’abolition le 23 mai.
L’impatience gagne également la Guadeloupe. Cependant, échaudé par les événements de Martinique, et afin d’endiguer tout mouvement similaire, le gouverneur de la Guadeloupe, Jean-François LAYRLE, décide de prendre les devants.
Il promulgue l’abolition de l’esclavage le 27 mai 1848.
Quant au décret officiel d’abolition du 27 avril, il arrivera sur l’île, à Basse-Terre, le 5 juin. Si l’on suit le texte à la lettre, l’esclavage aurait dû être aboli en Guadeloupe deux mois après l’arrivée du commissaire général porteur du décret, soit le 5 août 1848.
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