Written by Chantal CHARLES-ALFRED

Chantal Charles-Alfred, est originaire du Morne-Rouge en Martinique. Depuis sa plus tendre enfance, elle a été baignée lors des rencontres familiales par des anecdotes diverses sur les différents membres de la famille. Sa passion pour la généalogie est un héritage de son grand-père qui connut une vie remplie d’histoire et d’anecdotes.

27 mai 2020

Abolition de l’esclavage en Guadeloupe

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Sommaire

Le contexte

Le 27 mai 1848, Jean-François LAYRLE, alors gouverneur de la Guadeloupe, proclame par crainte d’une insurrection des esclaves, l’abolition de l’esclavage.
Le décret officiel qui arrivera une semaine plus tard, le 5 juin à Basse-Terre, s’exprime dans les termes suivants :

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« CITOYENS,
Il n’y a plus d’esclaves à la Guadeloupe.
L’esprit de sagesse et de modération dont la population esclave a fait preuve méritait une récompense. Il m’a permis d’avancer, le jour de la liberté.
Que nos nouveaux Concitoyens continuent d’être modérés et sages ! Qu’ils s’élèvent par le travail, les bonnes mœurs, la religion, à toute la dignité d’homme libre !
Qu’ils aident à rendre ce beau pays riches et florissant !
Des mesures pour réprimer sévèrement le désordre et le vagabondage seront immédiatement arrêtées. Tous mes soins, tous les efforts seront consacrés désormais à obtenir pour les maîtres une légitime indemnité.
VIVE LA RÉPUBLIQUE ! »
En France, la Révolution de février 1848 renverse la monarchie de juillet et établit la Deuxième République.
Depuis plusieurs années, de nombreuses voix telles que celles de l’Abbé Grégoire, Alexis de TOCQUEVILLE, Victor SCHOELCHER et du martiniquais Cyrille BISSETTE s’élèvent pour demander l’abolition de l’esclavage qui a déjà été aboli en Grande-Bretagne depuis 1833.
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Promulgation du décret

Le 27 avril 1848, le gouvernement provisoire, composé  de républicains progressistes, nomme Victor Schoelcher sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies.
Humaniste convaincu et militant depuis longue date de la cause abolitionniste, Schoelcher rédige rapidement un décret abolissant  l’esclavage dans toutes les colonies. Signé à Paris, le 27 avril 1848, l’article premier stipule que « l’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d’elles ».
Mais à des milliers de kilomètres de là, en Guadeloupe, la nouvelle met plusieurs semaines à arriver. 
L’ile est alors dans une situation explosive !!
les esclaves informés de événements de france  et des rumeurs d’abolition, manifestent leur impatience.
Les tensions montent, des soulèvements éclatent notamment à Capesterre-Belle-Eau et Basse-Terre.
L’abolition est proclamée le 27 mai 1848.
Le 8 mai de la même année, le commissaire général Adolphe Ambroise Alexandre GATINE, membre de la Commission d’abolition de l’esclavage présidée par Victor SCHOELCHER, monte à bord de la frégate « le Chaptal » avec le décret d’abolition en direction des Antilles françaises.
Pendant ce temps en Martinique, les esclaves s’impatientent devant la lenteur de l’arrivée du décret sur l’île. Plusieurs révoltes sporadiques éclatent çà-et-là.
Le 22 mai 1848, une violente rébellion embrase la ville de Saint-Pierre. De peur d’une insurrection généralisée, le gouverneur de la Martinique, Claude ROSTOLAND, proclame l’abolition le 23 mai.
L’impatience gagne également la Guadeloupe. Cependant, échaudé par les événements de Martinique, et afin d’endiguer tout mouvement similaire, le gouverneur de la Guadeloupe, Jean-François LAYRLE et le Commissaire Général de la République Louis-François PERRINON, prennent une décision historique: l’esclavage est aboli officiellement en Guadeloupe le 27 mai 1848, avant même que le décrets de Paris ne soit appliqué. 

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Le décret officiel d’abolition du 27 avril, arrivera sur l’île, à Basse-Terre, le 5 juin. Si l’on suit le texte à la lettre, l’esclavage aurait dû être aboli en Guadeloupe deux mois après l’arrivée du commissaire général porteur du décret, soit le 5 août 1848.
Près de 87.000 esclaves sont ainsi libérés. Cette date à jamais gravée dans nos mémoires, voit la reconnaissance d’une humanité niée pendant des siècles, la fin d’un système inhumain fondé sur la violence, la privation et l’exploitation.

NE JAMAIS OUBLIER CETTE DATE

Aujourd’hui, le 27 mai est un jour férié, une journée de commémoration en Guadeloupe, instaurée pour rendre hommage à celles et ceux qui ont combattu pour leur liberté.
Des cérémonies officielles, des marches silencieuses et des oeuvres artistiques rappellent l’importance de cette date. 

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