14 FÉVRIER 1974
MASSACRE DE LA SAINT VALENTIN
CHALVET
Déroulement du massacre
- Conditions de travail des ouvriers
- Grève au Lorrain le 14 janvier 1974
- Mobilisation du Nord-Atlantique
- Grève générale et manifestation du 12 février 1974
- Déploiement de centaines de gendarmes armés et d’un hélicoptère
- Jeune ouvrier de dix-neuf ans retrouvé torturé
- Références
Confitions de travail des ouvriers
Au début des années 1970, la situation économique et sociale va très mal en Martinique. Les conditions de travail dans le secteur agricole sont vraiment très dures. Les disparités sont considérables.
Le mécontentement commence à se faire sentir en Janvier 1974.
Les conditions de travail des ouvriers de la banane sont extrêmes dures et font l’objet de grandes discussions. Ceux-ci sont rémunérés à la tâche et à un tarif journalier très bas (20 francs/jour contre 35 francs/jour en hexagone). Ils demandent alors que leur traitement soit indexé sur le traitement de base de la France hexagonale. Les discussions portent aussi sur le paiement des heures supplémentaires, sur l’accord d’une 1 heure de pause pour le déjeuner, sur l’amélioration des conditions travail et surtout sur la suppression de l’usage de produis toxiques. Ce qui leur sera refusé par les producteurs.
Grève au Lorrain le 14 janvier 1974
Une première grève éclate le 17 janvier sur l’Habitation Vivé au Lorrain, suite au licenciement jugé abusif d’un employé.
Le mouvement s’étend rapidement aux habitations voisines d’Assier et de Fonds Brulés.
Ainsi ils montent un collectif l’UPSOA (Union Patriotique de Soutien avec les ouvriers agricoles) pour se faire entendre. Ce collectif se rend d’Habitations en Habitations afin de mobiliser les ouvriers et de les interpeler sur leurs statuts.
Mobilisation du Nord-Atlantique
Le Nord-Atlantique est touché dès les premiers jours, du Lorrain à Grand-Rivière. Entre le 23 Janvier et le 8 Février, le centre et le sud sont touchés :
- Le Lamentin,
- le Robert,
- Trinité,
- Sainte-Marie,
- Marigot,
- Lamentin,
- François,
- Saint-Joseph,
- et Rivière-Pilote.
Un grand meeting se tiendra notamment au bourg de Rivière-Pilote avec le soutien de la municipalité.
Les patrons békés voient ces marches d’un très mauvais œil et ne tardent pas à alerter les autorités concernant ces « troubles de la voie publique » et des entraves à la liberté du travail.
Sous l’égide de Marcel FABRE, ils appellent à une reprise immédiate du travail sans tenir compte des revendications.
Grève générale et manifestation du 12 février 1974
Parallèlement, le climat social se dégrade de plus en plus et finit par aboutir à une grève générale.
Cette grève donnera lieu à une manifestation rassemblant plus de 4.000 personnes dans les rues de Fort-de- France.
Excepté le problème de l’eau, les revendications étaient déjà similaires aux points critiques dénonçés en 2021.
Elles portent notamment sur :
- La vie chère,
- La baisse du pouvoir d’achat,
- Le sous-emploi,
- Et l’alignement de la législation sociale face à la France hexagonale.
Presque 5 décennies plus tard, nous constatons très peu d’avancée …
Suite à cette manifestation du 12 février la tension est encore palpable. Les producteurs demandent des renforts de gardes mobiles pour pallier à tous débordements.
Le 14 février les grévistes de l’Habitation Vivé quittent le Marigot pour se rendre à Basse Pointe.
Ils se retrouvent encerclés par des centaines de gendarmes armés, qui leur prêtant des opinions de militants politiques, n’hésitent pas à leur tirer dessus. Un hélicoptère les prend également pour cibles avec des grenades et des gaz lacrymogènes. Selon les autorités, cette répression offensive fera 1 mort en la personne d’Ilmany SÉRIER, dit Rénor, père de famille nombreuse, âgé de cinquante-cinq ans et quelques blessés.
Nul sans doute qu’ils furent beaucoup plus nombreux.
Cette répression suscitera de nouvelles protestations ainsi qu’une nouvelle manifestation le 15 Février dans les rues de Fort-de-France mais la situation reste sous contrôle policier.
Jeune ouvrier de dix-neuf retrouvé torturé
Le 16 février, on retrouvera également sur une plage le corps de Georges MARIE-LOUISE, un jeune ouvrier maçon âgé de dix-neuf ans qui avait participé aux manifestations en soutien aux travailleurs de la banane. Le jeune ouvrier agricole a été torturé, mais ce constat sera controversé par des médecins légistes totalement corrompus qui statueront plus pour la thèse accidentelle….
A l’issue de ces manifestations, les ouvriers obtiendront tout de même, une légère revalorisation salariale mais qui ne sera pas pour autant alignée sur le SMIC hexagonal.
Les évènements de Février 1974, restent dans la mémoire de nombreux martiniquais.
Les faits soit sont d’ailleurs relatés dans la magnifique chanson de Kolo Barst appelant à se souvenir de ce jour funeste et mémorable.
Références
Vidéo YouTube : KOLO BARST -FEVRIER 74-
Vidéo YouTUbe : Martinique la 1ère – Février 74 : événements de Chalvet Martinique
Vidéo YouTube : Bondamanjak TV – Raymonde Cabrimol raconte la crise de Février 74 en Martinique Part 1
Vidéo YouTube : Bondamanjak TV – Raymonde Cabrimol raconte la crise de Février 74 en Martinique Part 2
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