GASTON GERVILLE-REACHE
(1854-1908)
Originaire de la Guadeloupe, Gaston Gerville-Réache fut une figure politique majeure de la Troisième République française.
Député influent, avocat engagé et journaliste, il a marqué l’histoire par son combat pour les droits des colonisés et son attachement aux idéaux républicains.
🧒 Son enfance
Né le 23 août 1854 à Pointe-à-Pitre, Gaston Marie Sidonie Théonile Gerville-Réache grandit dans une famille de cinq enfants.
Son père, Eutrope, fonctionnaire au Greffe du Tribunal, lui transmet des valeurs de rigueur et de service public.
En 1871, à 17 ans, Gaston Gerville-Réache quitte la Guadeloupe afin de poursuivre ses études au lycée de Versailles.
Après l’obtention de son diplôme, il enseigne brièvement la philosophie en Haïti avant de revenir en France pour étudier le droit. En 1879, il devient avocat et s’inscrit au barreau de Paris.
🗞️ Journalisme et engagement politique
Proche de Victor Schœlcher, Gerville-Réache s’investit dans le journalisme politique.
En 1881, il rejoint l’équipe du journal « La Justice« , fondé par Georges Clemenceau, où il rédige des chroniques judiciaires.
En 1882, il co-fonde avec Schœlcher Le « Moniteur des Colonies« , un journal dédié aux questions coloniales, Il en devient le rédacteur en chef, puis le directeur politique, jusqu’en 1887, année où il se retire pour raisons de santé et d’engagements parlementaires qu’il dirigera jusqu’en 1887.
🏛️ Sa carrière politique
Élu député de la Guadeloupe en 1881 à seulement 26 ans, Gerville-Réache siège à l’Assemblée nationale jusqu’en 1906. Il est l’un des premiers hommes politiques noirs à occuper une telle fonction en France.
En 1884, il participe à la limitation de la révision des lois constitutionnelles.
Durant toute sa première législature, il siège à la commission du budget et oeuvre pour la Guadeloupe
Réélu en 1885, il participe à douze commissions parlementaires (marine, protection de l’enfance, affaires étrangères, pensions militaires…). Il devient président du comité consultatif des pêches maritimes et joue un rôle à l’Exposition universelle de 1889.
Il fait adopter des amendements en faveur des ouvriers guadeloupéens.
En 1892, il demande l’envoi de livres pour la bibliothèque de Basse-Terre et en 1893, il milite pour que la loi sur le travail des femmes et des enfants soit appliquée en Guadeloupe.
De nouveau élu en 1893, il tente d’accéder à la vice-présidence de la Chambre mais sans succès. Il restera cependant, actif sur les sujets coloniaux, la crise sucrière et l’indemnisation des victimes du séisme de 1897.
Lors des obsèques de Victor Schœlcher Gerville-Réache lui rendra un vibrant un hommage.
Il est réélu en 1898 et 1902, puis devient vice-président de la Chambre des députés entre 1904 et 1906.
En 1906, il est battu par Gérault-Richard, journaliste et ancien secrétaire de Hégésippe Légitimus, ce qui marquera la fin de sa carrière parlementaire.
🏫 Héritage et mémoire
Gaston Gerville-Réache décède le 30 mai 1908 à Mareil-en-France.
Son engagement en faveur de la justice sociale et de l’égalité des droits laisse une empreinte durable.
Le lycée Gerville-Réache à Basse-Terre, en Guadeloupe, porte son nom.
Installé dans les bâtiments d’un ancien hôpital militaire, l‘établissement est inscrit aux Monuments historiques depuis 1979.
Il propose des formations générales, technologiques et des classes préparatoires.
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