14 FÉVRIER 1952
MASSACRE DE LA SAINT-VALENTIN
UNE DATE DRAMATIQUE POUR LA COMMUNE DU MOULE EN GUADELOUPE
Nous sommes le 14 février 1952, des CRS tirent sur la foule qui avait érigé des barrages, sur des grévistes de l’usine Gardel qui réclamaient une hausse de salaire.
Le bilan est lourd : 4 Guadeloupéens tués et plusieurs dizaines de blessés.
Tout commence en novembre 1952, dans tout le nord de la Grande-Terre. Des ouvriers réclament, lors des revendications concernant la rémunération de la journée de travail et l’allègement des tâches sur les champs des Békés, que leurs salaires soient similaires à ceux des français.
Ensuite, les revendications s’étendent à une augmentation du prix de la tonne de la canne à sucre.
Janvier 1952, les grévistes reçoivent le soutien des fonctionnaires. Un appel à la grève générale est lancé. L’ensemble des sites de production de la canne est touché : Petit-Bourg, Comté, Capesterre, Beauport et Bonne Mère.
Le 8 février 1952, c’est le premier face-à-face Grévistes de la CGT/Service d’ordre contre CRS sur un centre industriel à Morne- à-l ‘eau.
10 travailleurs furent blessés, un CRS fut atteint à la joue par une pierre, un gendarme eut les mains brûlées par une grenade qu’il allait lancer sur les grévistes.
On prétend, qu’au cours de ce face-à-face, un désir de revanche naquit chez les CRS et Gendarmes fâchés d’avoir rencontré de la résistance dans le rang des grévistes.
Le bruit circula que les CRS feraient usage de leur arme au moindre incident qui les opposerait à la population.
Le calme régnait au Moule au début de la journée du 14 février, des barrages avaient été érigés par les ouvriers de l’usine de Gardel sur le piquet de grève pour empêcher l’accès aux charrettes de canne à sucre.
Le massacre commença à 11h à 5 km de l’usine Gardel, à proximité du cimetière, pendant que le maire de l’époque et les délégués de l’intersyndicale s’entretenaient avec Mr Amédée Aubéry pour obtenir la fermeture momentanée de l’usine.
Les CRS présents sur place reçurent l’ordre de tirer sur la foule sans sommation.
Le bilan est lourd. 4 Guadeloupéens sont tués : Marignan DULAC, Justinien CAPITOLIN, François SERDOT et Edouard DERNON
On dénombre une dizaine de blessés, certaines victimes, des simples passants qui n’avaient aucun lien avec le mouvement social.
Les syndicats affirment que près de 300 coups de feu ont été tirés au Moule ce 14 février 1952 par les CRS. La preuve a été établie avec les nombreuses balles cibles-témoins retrouvées le mur du cimetière, le transformateur, les façades des maisons, les meubles, les ustensiles de ménage transformés en passoires…
L’Etat colonialiste français et ses Manblos tenaient leur revanche après l’Humiliation de Morne-à- l’eau.
Le Ministre de l’Intérieur de l’époque un certain Charles Brune publia un communiqué, pour justifier le recours aux armes. Selon lui, les forces de l’ordre avaient été attaquées et se trouvaient en état de légitime défense.
Le Préfet de l’époque Monsieur Gaston Villéger se rendit au Moule et s’exclama : »Force doit rester à la loi. »
Chaque année une manifestation commémorative est organisé le 14 février par des organisations politiques et syndicales.
Une stèle a été érigée devant le cimetière du Moule.
LES FLOTS DE LA MER DES ANTILLES N’ARRIVERONT PAS À BLANCHIR LES MAINS ROUGES DE SANG DES MARTYRS DE LA CLASSE OUVRIÈRE GUADELOUPÉENNE
HONNEUR ET RESPECT POUR
MARIGNAN DULAC, JUSTINIEN CAPITOLIN, EDOUARD DERNON, FRANCOIS SERFOT,
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