Nommée en premier lieu «Case-aux-Lamentins» par les Caraïbes, Morne-à-l’eau doit son premier nom aux lamentins qui se reproduisaient énormément dans cette zone. Elle prit le nom définitif de Morne-à-l’eau par rapport à la source située sur le flanc du Morne Grippon près de laquelle les esclaves et les affranchis venaient faire leur marché.
Avec l’arrivée des colons français, Morne-à-l’eau devint le point de départ des bateaux pour la découverte du Grand-Cul-de-sac-Marin. Son activité économique reste essentiellement tournée vers la culture de la canne. Le bourg se situe alors à « Vieux-bourg ». Rattachée à la paroisse des Abymes jusqu’en 1715, elle devint une paroisse à part entière à partir du XVIIe siècle.
L’emplacement de la bourgade avait été choisi au bord du Grand-Cul-de-Sac, pour permettre au sucre d’être embarqué plus facilement.
Malheureusement, la plupart des « Habitations » se trouvaient à l’intérieur des terres. Aussi, au cours du XVIIIème siècle, les paroissiens émigrèrent vers l’Est, au lieu-dit Grippon, abandonnant l’ancienne bourgade qui prit alors le nom de Vieux-Bourg.
En 1827, suite du creusement du canal des Rotours, la nouvelle bourgade fut dénommée Bordeaux-Bourg par les colons désireux de marquer leur attachement à la France, en particulier le Chevalier de BRAGELOGNE, natif de Bordeaux.
Plus tard, Morne-à-l’Eau prit son nom définitif. Elle devint une commune à l’occasion du décret colonial du 20 septembre 1837.
Le premier maire fut le chevalier de BRAGELOGNE.
La crise sucrière du début du XXe siècle et la fermeture des petites unités, puis le cyclone de 1928 donnèrent un nouvel aspect à la commune.
L’église Saint-André, ouvrage identitaire et emblématique de l’architecte Ali TUR, fut construite en 1930 après la destruction de la précédente église par le fameux cyclone de 1928. Elle est inscrite au titre de monument historique en 1992.
Comme la plupart des communes de la Guadeloupe, Morne-à-l’Eau fut en grande partie détruite par le grand tremblement la terre de 1843.
En 1865, c’est un cyclone d’une violence inouïe qui oblige de nouveaux les habitants à reconstruire.
Après l’abolition de l’esclavage en 1848,Morne-à-l’Eau se tourne essentiellement vers l’économie sucrière.
Durant la première guerre mondiale, 48 Mornaliens ont perdu la vie. Leur sacrifice est commémoré par un monument représentant un poilu.
Aujourd’hui, Morne-à-l’Eau est une ville à haute valeur touristique. Le maire actuel est Jean BARDAIL.
La commune est aussi reliée à un canal situé sous le lit du petit canal prénommé Ravine de coudes. Creusé, sous le gouvernorat de Jean-Julien ANGOT, Baron des ROTOURS, sur près de 6 km au début du XIXe siècle, le Canal des Rotours fut construit dans le but de permettre le drainage de la plaine.
Sa construction coûta la mort à une trentaine d’ouvriers sur les trois cents recrutés parmi des hommes libres et des esclaves. Emprunté par les chalands transportant du sucre, il prit toute son importance à la création de l’Usine Centrale de Blanchet, en 1869.
L’ouverture de ce canal a profondément bouleversé la commune qui s’est agrandie grâce à la culture de canne à sucre.
Autre évènement mondialement reconnu à Morne-à-l’Eau, c’est la Fête du crabe.
Initiée par l’Union pour le développement de Morne-à-l’Eau (UDM) et organisée par l’Association pour la PROtection et le DEveloppement du Crabe et des Autres Ressources de la Mangrove (APRODECARM), la commune de Morne-à-l’Eau s’érige aux travers de nombreux évènements tournés vers la protection du crabe.
Autrefois, le crabe était alors un repas de pauvre tout comme les langoustes. Les pêcheurs s’en débarrassaient en les offrant, au bord de mer mais pas en ville parce que cela n’avait pas de valeur à leurs yeux. Considéré comme une « chair maigre » par l’église catholique, ils pouvaient être consommés durant le carême
.
Aujourd’hui, l’évènement a pris de l’ampleur et se décline autour de différentes thématiques tels que la protection de l’environnement et surtout la promotion de l’art culinaire tournée autour du crabe de terre.
Morne-à-l’Eau est enfin connu également pour son célèbre cimetière dont la particularité est d’être recouvert de damiers noirs et blancs.
Les personnalités liées à la commune :
- Gerty ARCHIMEDE : Députée de la Guadeloupe et Maire de Basse-Terre.
- Victoire JASMIN : Sénatrice de la Guadeloupe
- Ramire ROSAN : Dernier poilu de la France d’Outre-mer
- Jöelle URSULL chanteuse du groupe Zouk Machine
- JOMIMI Tambouyé
christiane OBYDOL chanteuse du groupe Zouk Machine
Luc MORAND coureur cycliste- Jocelyn ANGLOMA ex bleu
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