La famille Ho Hio Hen
une dynastie discrète au cœur des Antilles
L’histoire des Ho Hio Hen commence bien loin de la Martinique, dans la région de Canton, en Chine, d’où les ancêtres de la famille quittent leur terre natale au début du XXe siècle.
Après un passage par la Guyane, certains membres s’installent en Martinique dans les années 1930, à une époque où peu d’immigrés asiatiques étaient présents sur l’île.
C’est à Fort-de-France, dans le quartier populaire des Terres Sainville, qu’ils fondent les premières bases de ce qui deviendra une véritable dynastie économique.
Le père d’Alain Ho Hio Hen, patriarche respecté, y ouvre une modeste épicerie de quartier sur la rue Brithmer (aujourd’hui avenue Jean-Jaurès). Le logement, exigu, partagé entre habitat et commerce, devient le théâtre quotidien du travail familial, du partage et des valeurs transmises de génération en génération.
Une fratrie unie, une ambition collective
De cette union naît une fratrie de douze enfants, dont Alain, Fernand et Jean, figures marquantes de la génération suivante.
L’entreprise se structure rapidement, s’appuyant sur la rigueur familiale et la vision d’Alain, stratège et gestionnaire averti.
Tous grandissent dans la rigueur, la sobriété, mais aussi une forme de chaleur humaine propre à ce quartier ouvrier solidaire. Très tôt, les enfants sont impliqués dans le commerce familial et apprennent les rudiments du travail, de la gestion et du contact avec la clientèle locale.
Portés par une ambition collective, Alain, Fernand et Jean décident en 1972 de transformer l’épicerie familiale en fondant les Établissements Ho Hio Hen.
Ce qui n’était qu’une boutique de quartier devient progressivement un groupe d’envergure implanté dans toute la Martinique, puis en Guyane, avec des activités diversifiées.
Un empire familial aux multiples visages
Sous l’impulsion d’Alain, stratège de la fratrie, le groupe se structure et s’étend dans plusieurs domaines :
Grande distribution (alimentation, supermarchés, quincaillerie)
Bijouterie, maroquinerie, électroménager, informatique
Automobile et pièces détachées, avec une branche dirigée notamment par Hélène Ho Hio Hen
Logistique et distribution locale, assurée par d’autres membres de la famille
Le nom Ho Hio Hen devient ainsi synonyme de réussite économique, gestion familiale rigoureuse et proximité locale.
La dynastie repose sur une organisation où chaque branche familiale prend en charge une partie des affaires, tout en maintenant un esprit collectif fort. Cette répartition intelligente des responsabilités a permis au groupe de traverser les décennies en maintenant sa stabilité, malgré des périodes de crise ou de restructuration.
Héritage et engagement
Mais au-delà de la réussite entrepreneuriale, la famille Ho Hio Hen s’est aussi illustrée par son discret engagement social.
Alain, notamment, s’est investi après sa retraite dans l’accompagnement des jeunes en difficulté, via une fondation et des projets de formation aux Antilles et en Guyane.
Le décès d’Alain Ho Hio Hen, à l’âge de 82 ans, a marqué la fin d’une époque, mais pas celle de la dynastie.
Aujourd’hui encore, plusieurs de ses descendants ou proches continuent à faire vivre les valeurs familiales dans leurs entreprises, tout en s’adaptant aux réalités économiques contemporaines.
Une réussite à la créole, aux racines chinoises
La famille Ho Hio Hen, c’est l’histoire d’une intégration réussie, d’une famille chinoise devenue pleinement antillaise, tout en gardant la mémoire de ses origines.
C’est aussi un symbole fort : celui de la transmission, de la discrétion dans la réussite, et de la capacité d’une famille à bâtir, ensemble, un empire à taille humaine au cœur des Antilles françaises.







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