FAMILLE JEAN-BAPTISTE DESIRE
La découverte de ses ancêtres est toujours intéressante.
Ce dimanche 24 juillet, dans l’enceinte du Phœnix au quartier Marie Noire, près de deux cents personnes s’étaient réunies dans le cadre d’une cousinade. Elles ont toutes un ancêtre en commun : Jean-Baptiste Désiré.
Après plus d’une décennie de recherches multiples locales, nationales et à l’international, Angeline Désiré tenait à présenter et partager le fruit de ses recherches à ses proches.
Un arbre généalogique impressionnant puisqu’il comptabilise plus de 2 140 hommes et femmes et mesure plus d’une dizaine de mètres!
Dans ses nombreuses recherches, Angeline a également trouvé des ascendants nés en France, ils sont également présents sur l’arbre. D’autres descendants ont émigré vers les États-Unis. En contact avec Angeline, ils n’ont toutefois pu faire le déplacement.
Un badge nominatif avec un code couleur attendait chaque convive pour favoriser la communication et identifier la souche de chacun.
« Je vis un moment magique ! Constituer son arbre généalogique est important pour que chacun trouve sa voie, son propre chemin et puisse vivre sa vie en se détachant de son histoire familiale « , a déclaré Sophie Désiré.
Après la présentation de l’arbre, un repas familial était proposé. Une animation musicale orchestrée par les membres de la famille musiciens et chanteurs. La décoration a été faite de manière collégiale, celles et ceux qui le souhaitaient ont apporté des fleurs ou articles de décoration.
Le convive le plus âgé était aussi le plus connu. Il s’agit de l’ancien maire de la ville du Marin : Rodolphe Désiré, 86 ans, il était accompagné de son fils Patrick et d’Yvonne Tritz sa belle-fille. Le plus jeune, Magloire, est né il y a tout juste un mois. C’est l’arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils de Jean-Baptiste Désiré.
La généalogique, entre quête identitaire et passion
« J’ai grandi auprès d’un père orphelin qui ne parlait jamais de ses parents qu’il avait pourtant connus dans sa tendre enfance. Il avait des frères et sœurs mais que nous ne fréquentions pas.
Faire mon arbre généalogique m’apporte les informations qui me manquaient pour évoquer mes racines familiales. J’ai appris de nombreuses choses sur cet ancêtre qui fut affranchi en 1832 et a acquis les habitations Malakoff et Fonds Moulin. Il a eu des esclaves.
Faire ce travail de recherches m’a permis de porter un regard différent sur l’esclavage. Indéniablement, c’est une période de l’histoire de la Martinique singulière. Lui même descendant d’esclave s’est enrichi de la servitude de l’homme par l’homme « , a précisé la généalogiste amatrice, surnommée « Line ».
« J’ai conscience du travail effectué, ce fut très prenant mais j’en suis fière ! « , a ajouté cette riveraine.
Avec l’aide d’une généalogiste, Angeline, 70 ans, a pu retracer la longue liste des noms des descendants de la fratrie composée par les enfants de Jean-Baptiste Désiré : Anne, Jean-Baptiste, Jean-Cassius et Louis-Calixte, son fils Jean-Innocent n’ayant pas eu de descendance.
Jean-Baptiste Désiré, le point de départ
Né un 11 avril 1807 et marié à Catherine Rousseau, une femme libre de couleur, Jean-Baptiste Désiré était un riverain. Il a eu cinq enfants : Anne, Jean-Innocent, Jean-Baptiste, Jean-Cassious, Louis-Calixte.
Ses enfants portaient le nom de Laburte ou Labute (selon les registres).
Il était le fils d’un blanc (terme employé dans les registres) et d’une esclave nommée Suzanne.
Ses descendants étaient clairs de peau. Leur nom de famille changea au moment de l’affranchissement de Jean-Baptiste père. C’est à partir de sa descendance que l’organisatrice de cette rencontre familiale taille XXL a élaboré son arbre généalogique.
Sources
France Antilles du 5 août 2013
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